La bonne nouvelle du lundi - Futurs parfaits, Véronique Bizot
"D'une façon ou d'une autre il semblerait que nous sommes toujours déçus, n'est-ce-pas"
Ou plutôt les bonnes nouvelles, car c'est tout le recueil de Véronique Bizot, auteure que je ne connaissais pas, qui mérite d'être à l'honneur chez moi aujourd'hui. Il y avait longtemps que je n'avais pas lu des nouvelles aussi déroutantes et surprenantes. Onze textes qui ont pour vague point commun d'évoquer des maisons, des nouvelles qui n'ont pas de chute, pas de progression "classique", qui partent d'un point A pour arriver à un point.... on ne saurait dire lequel avant d'arriver au bout des textes et c'est toujours très inattendu. Le chemin pour accéder à ce point Z ou X ou B, si vous voulez, est tout sauf linéaire, riche en fuites narratives et digressions, les situations sont toujours étranges ou désespérées : un assassin est embauché dans un théâtre alors que le comédien en titre est en prison, un milliardaire est devenu fou et sa femme fait du patin à glace à longueur de journée, ("Villa Shapiro" qui ouvre le recueil, est incroyable) un homme amène un gâteau chez des gens avant de s'écrouler raide mort...
Je n'ai pas accroché à la totalité des nouvelles, je me suis perdue un peu parfois. J'ai retrouvé mon chemin sans difficulté, mais ce sont des nouvelles qui se lisent avec un minimum de concentration car les phrases sont longues et ponctuées de virgules. L'écriture de Véronique Bizot est franchement singulière et je suis dans l'ensemble restée scotchée par cette façon d'écrire et de raconter des histoires complètement originale et fascinante, c'est le mot, toute en spirales et fluides emboîtements. Il fallait le faire !
"Je ris en effet très peu, non que je l'aie décidé, mais les choses étant ce qu'elles sont, le rire ne s'impose pas et j'ai donc pris l'habitude, dont on ne se défait pas comme ça, de ne pas rire"
Cuné et Cathulu en parlent. Merci à elles pour cette découverte :)
Retrouvez les autres bonnes nouvelles chez Martine, qui a eu l'idée de ce rendez-vous