Docteur Sleep- Stephen King
"Nous sommes tous des mourants. Le monde n'est qu'un hospice à ciel ouvert"
J'ai hâte de ne plus être confinée pour retrouver un rythme de lecture normal parce que là, c'est difficile de lire. Ben non, être confinée ne fait pas lire davantage, du moins en ce qui me concerne. Je me traîne un énorme pavé depuis presque quinze jours et en lisant dix pages par jour, je pense qu'à la fin du confinement c'est à dire à la fin de l'année 2020, j'aurai probablement terminé ma lecture...
Je cuisine bien plus que je ne lis. Je vais finir éléphantesque.
J'ai quand même lu avec un grand plaisir mais plus lentement que d'habitude, un bon gros King, dont l'envie est apparue brutalement. Souvent l'envie de King me prend paf ! comme ça, et il me faut le lire sur le champ. La période est tellement craignos, je pense que j'ai eu besoin de me fiche la trouille un bon coup pour réaliser que j'ai de la chance, en fait. De ne pas être un personnage d'un roman de King mais juste confinée chez moi jusqu'à la saint glinglin. C'est mieux, quand même.
Le roman raconte l'histoire de Danny Torrance, le gamin de "Shining" devenu adulte, obsédé par un passé pour le moins traumatisant et alcoolique au dernier degré. Danny travaille dans un hospice et accompagne les vieillards qui passent de vie à trépas, en utilisant son fameux don... Le Shining, c'est le don.
Si Danny est puissant, la jeune Abra l'est bien davantage (elle a quand même "vu" les attentats du 11 septembre alors qu'elle était encore un bébé !) et ce don qu'elle ne peut étouffer et qui lui fait voir des trucs impensables va lui attirer la haine féroce d'un groupe de dangereux cinglés qui se nourrissent du don comme les vampires avec le sang... heureusement Danny est là.
Mon résumé n'est pas à la hauteur d'un livre que j'ai trouvé très Kingien dans le bon sens du terme, alors que je redoutais la suite de Shining et que j'ai reculé longtemps... De bons personnages bien flippants mais aussi très attachants. Pas les mêmes, hein : Rose Claque est une horreur absolue, le mal incarné, mais Danny, la petite Abra, les parents etc, ils ont comme toujours chez King ce quelque chose qui fait qu'on les aime, qu'on se les représente instantanément -sacré talent pour bâtir un personnage en deux coups de cuillère à pot, le King... c'est pas nouveau mais moi ça m'épate toujours- et que lorsqu'on les quitte, à la fin du roman et après des péripéties toutes plus affreuses les unes que les autres, on a l'impression de laisser des copains. King a de la tendresse pour ses héros et elle est communicative. Et puis ça fait peur, c'est juste fou d'imagination (les méchants qui "cyclent," j'ai adoré), c'est King le King.
En période de conf', il faut lire King.
"Laissez-moi terminer par une petite mise en garde : quand vous circulerez sur les routes d’Amérique, méfiez-vous de ces Winnebago et Bounder.
On ne sait jamais qui peut se trouver à l’intérieur. Ni quoi."
Cuné m'avait donné envie il y 6 ans et en relisant son billet, l'envie impérieuse est revenue ! :)