La succession- Jean Paul Dubois
"Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière".
Paul Katrakilis, médecin, est aussi joueur de pelote basque professionnel. Il vit à Miami et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne respire pas la joie de vivre. Il est l'héritier d'une famille totalement bizarre et dysfonctionnelle, dont les membres se suicident à qui mieux mieux... La mère, l'oncle, le père... et j'allais oublier le grand-père, qui a fui la Russie avec une lamelle de cerveau de Staline dont il fut le médecin...
C'est pas gai, tout ça, c'est même affreusement plombant. J'avais tellement adoré "Le cas Sneijder" que je me suis dit qu'un petit Jean-Paul Dubois, choisi au hasard, allait me remettre en selle et me faire du bien, parce que côté lecture, je rame un peu en ce moment. Làs ! Je suis sans doute tombée sur le mauvais livre... D'abord, la pelote basque et sa pratique, longuement développées dans le roman, ne m'intéressent pas le moins du monde, mais passons. Jean-Paul Dubois a bien réussi à me captiver avec des histoires d' ascenseurs... donc la pelote, why not.
Sauf que dans le cas présent, il y a la pelote basque, et il y a surtout de la tristesse, du désespoir, c'est long, c'est triste, c'est mortel, et je n'ai pas retrouvé cet humour si particulier qui m'avait énormément séduite dans "Le cas Sneijder", ce rire grinçant, mêlé à de la tendresse, de l'émotion, tout ça quoi. Rien de tel dans cette succession déprimante. Les livres se succèdent et ne se ressemblent pas ah ah ah... voilà.
J'ai donc été déçue, même si l'écriture de Jean-Paul Dubois est admirable -ça, ça ne change pas, il écrit, mais il écrit...comme il écrit cet homme.. .c'est fou- je me suis embêtée, j'ai trouvé ce Paul là bien pénible et peu sympathique alors que le Paul du "Cas Sneijder", je l'aurais épousé je crois.
Allez, c'est pas grave. Je l'ai terminé, ouf de ouf, je ne sais pas comment. Au suivant...
« Après-demain, 24 décembre, cela vous convient ? Alors, 11 heures au crématorium. C’est la meilleure heure. » Je n’ai jamais compris ce que cet employé des pompes funèbres entendait par là. Y avait-il vraiment une « meilleure heure » pour être réduit en cendres ? Cela avait-il un rapport avec la qualité de la combustion, plus efficace en fin de matinée ? L’excellence du public, l’affluence, des gens plus disponibles aux alentours de midi ? Le flux lacrymal, rechargé par une bonne nuit de sommeil, davantage apte à charrier des flots de chagrin ?
On allait donc mettre mon père au four à « la meilleure heure » pour un tarif de base. La mort, parfois, savait tenir son rang."