La bonne nouvelle du lundi- La maison qui coulait, de T.C Boyle
"Elle passa la tête dans la cabine de douche et d'un geste sec, en ouvrit le mélangeur"
T.C Boyle est un immense auteur de nouvelles, je l'adore ! Qui n'a jamais lu T.C se précipite sur n'importe lequel de ses recueils, il sera servi ! Des nouvelles pleines de bruit et de fureur, écrites dans une espèce de rage jouissive. ça déménage sévère, chez T.C et c'est bon, mais alors c'est bon...
Présenter une seule nouvelle est difficile, tant les pépites se succèdent les unes derrière les autres dans chacun des recueils de cet auteur. J'ai fini par choisir de vous parler, brièvement, de "La maison qui coulait", issue de "25 histoires de mort"( 1992 pour la traduction française) Brièvement parce que T.C Boyle, on n'en parle pas, on le lit, on se prend une décharge électrique dans la tête et on recommence, ô délice...
Muriel est une veille femme, tout juste veuve. Son mari Monty qui était un sale type violent et lui en a fait voir de toutes les couleurs pendant de longues années, est enfin parti... Quand la nouvelle commence, elle est seule chez elle pendant que Meg, qui habite la maison d'en face, fait sa gym et prévoit des tas de choses à faire dans sa journée forcément bien remplie. Meg a une vie rangée, très organisée, un mari, un enfant, un chien... c'est une jeune femme très occupée. Les problèmes de sa voisine sont un peu le dernier de ses soucis. Elle ne s'attendait certes pas à ce que Muriel pète un plomb et décide d'ouvrir tous les robinets de sa maison, absolument tous, menaçant de faire couler sa baraque et aussi celle des voisins...
Incroyable texte où l'on assiste médusé, au naufrage d'une femme qui décide de tout mettre à l'eau: le passé, sa vie ... Meg et son mari pataugent également, leur jardin sera sans doute bientôt inondé... et la suite, je vous laisse la découvrir :) La fin est une torpille !
L'univers de T.C est dérangeant et cruel, mais comme le précise très justement une quatrième de couverture (celle des "histoires cruelles"), cette cruauté n'est jamais gratuite. Et derrière les coups de boutoir, on trouve une tendresse âpre, une tristesse fulgurante devant l'humanité qui se déglingue et que TC nous sert sur un plateau... j'adore j'adore j'adore.
J'ai déjà chroniqué sur ce blog le formidable recueil "Histoires sans issue", c'est par ici
Vous avez compris, je l'ai dit et redit, lisez T.C ! Sinon je me fâche
Ce sympathique rendez-vous du lundi est une idée de Martine :)