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Aux Bouquins Garnis
14 août 2014

Paris au mois d'août- René Fallet

 

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« Mais il y avait Pat mon amour ma chérie darling ma danse dancing my love lovée dans la lumière mon orange mon coquelicot d'hier ma pervenche d'aujourd'hui ma fourrure mon bonnet de miel ma libellule d'Angleterre Pat mon amour ma limpide Albion tout mon azur toute ma fumée tes yeux de cendre ta bouche de garance ta peau de bas de soie... » 

La voilà qui nous ressort un livre de derrière les fagots... Ok, ce roman n'est pas tout récent, pas à la mode, et tout ce que vous voulez. René Fallet, plus personne ne le lit. C'est ringard. Eh bien moi je vote pour les ringards, quand ils parlent aussi bien d'amour que Fallet...

 Paris, les années 60. Henri Plantin a quarante ans, il est marié avec Simone et père de trois enfants. Il travaille à la Samaritaine, au rayon des articles de pêche. Il mène une existence monotone, grisâtre, à peine égayée par les parties de belote avec le fameux Gogaille, un mendiant plutôt malin et bien portant. Cet été, Henri va rester à Paris, pendant que femme et enfants seront en vacances à la plage. Il ne s'attend certes pas à rencontrer Patricia, une belle et blonde anglaise, qui lui fera tourner la tête et chavirer le coeur, le temps d'un été.

Ce joli roman fait du bien, parce qu'il est drôle, poétique, émouvant, qu'il est de saison, (on peut pas mieux faire !) que la langue de Fallet est merveilleuse, gouailleuse et tendre, qu'il est peuplé de personnages complètement dingues et attachants. Gogaille, la terrible concierge Pampine, le voisin Poule, la délicieuse anglaise et le lunaire Henri, tout en excès. Il en fait trop bien sûr, mais c'est ce qui fait son charme et le charme du roman. Et puis, il y a Paris, le Paris des automobiles, de la circulation infernale : « Là-bas, rue Beaubourg, passaient des automobiles. Et des automobiles. Et des automobiles... Et des automobiles... C'était un autre mouvement de la nature, comme les marées, les saisons et les comètes. Et des automobiles. Puis des automobiles. »

Mais surtout, Paris et ses promenades, Paris théâtre des amours éphémères d'Henri et Pat :

« Point n'est besoin d'un tour du monde ou de Venise pour un voyage de noces. Ils firent le leur sur le territoire de cinq ou six arrondissements de Paris. Au Carrousel, il l'embrassa. Devant le 22 de la rue de Beaune, elle l'embrassa. Il l'embrassa encore à Saint-Germain-des-Prés [...] Elle l'embrassa encore dans les jardins du Luxembourg, où font les cent pas depuis des siècles les amours de Paris. Ils revirent le Panthéon, où n'avaient pas encore été transférées les cendres de l'empereur. Prirent le thé à une terrasse du Boul' Mich'. »
Merci à mon amie Julie et pardon d'avoir tant tardé à lire ce livre...
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Commentaires
E
auteur inconnu, peut être pour les personnages ...car qui ose laisser son homme seul à paris ?
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S
J'ai des souvenirs merveilleux de Paris au mois d'août, tu sais que je ne suis pas très histoire d'amour mais quand même, j'aime les auteurs désuets, alors je tente
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J
Pas besoin de demander pardon !! :-) On lit mieux un bouquin quand le moment est propice. Et de lire Paris au mois d'août quand tu es effectivement à Paris le mois d'août, eh ben, c'est le pied ! Démodé ou pas, ce qui est bien dans ce roman c'est qu'il s'agit des années 60 authentiques, pas "une rétrospective" écrit par un petit jeune de nos jours même pas né à l'époque. Je n'ai rien contre les jeunes écrivains mais bon, René Fallet quand même !! Il sait de quoi il parle....<br /> <br /> Merci pour le billet !
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A
Son écriture n'a pas trop vieillie, alors.
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C
Jamais lu mais je me souviens de certaines de ses interviews qui donnaient envie de découvrir le personnage.
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