"Le combat ordinaire" tome 3 -Manu Larcenet
Dans ce troisième volume, si les photos de Marco, celles de l'Atelier 22, ont enfin séduit un éditeur, sa vie personnelle, en revanche, se complique. Depuis le suicide de son père, sa mère et son frère vont mal. Emilie veut un enfant et le somme de prendre une décision. Marco reprend les séances chez le psy et tente de trouver des réponses dans le journal intime de son père. Le comprendre pour mieux se comprendre, espère t-il. Ce ne sera pas si simple : dans le carnet d'Antoine Louis, rien de personnel, seuls sont consignés des micro-évènements en apparence sans importance. En apparence.
Qui était Antoine, au fond? Qui le connaissait vraiment? Marco obtiendra finalement quelques réponses, auprès d'un personnage inattendu...
Cet album marque une pause dans la trame narrative du "Combat ordinaire". On y découvre comment apprivoiser une chouette à l'aide de boulettes de viande, une inutile (?) collection de bouchons en liège, le ciel, la nuit... toutes ces petites choses banales qui font la vie...
Marco va peut-être ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure et aussi sur ceux qui l'entoure. Prendre conscience que ce "qui est précieux" se cache parfois derrière le plus ordinaire. Et tout doucement, l'air de rien, en boitillant, Marco avance.
Cet album un peu différent des deux autres, est tout aussi remarquable, plus personnel que les précédents, davantage introspectif. Si l'histoire en elle-même avance peu, j'aime toujours autant le personnage de Marco, émouvant dans sa volonté fluctuante, mais bien réelle de s'en sortir, de faire les bons choix, vraiment très attachant.
Pas mal de scènes ont lieu la nuit, - les personnages se livrent surtout dans ces moments-là- et d'autres, couleur sépia, reproduisent l'atelier du père et son fatras d'objets. Mon oeil pas très exercé a un peu peiné sur ces planches là, j'avoue. Un bon prétexte pour s'y attarder.
Vivement le tome 4...
Emprunté à la médiathèque
Une contribution au challenge "Histoire de famille" de Sharon