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Aux Bouquins Garnis
25 mai 2012

"A la ville comme à la campagne"- Paul Fournel

906783-gfJ'aime beaucoup Paul Fournel, sa plume malicieuse, inventive, un brin ironique, son univers original, tellement tendre et jamais mièvre, son génie pour croquer en quelques lignes des personnages inoubliables. Ses nouvelles sont des petites merveilles. Un jour, j'aimerais parler ici des « Grosses Rêveuses », un recueil que j'aime par dessus tout...

 En attendant, j'ai entre les mains « A la ville comme à la campagne », tout petit livre d'une série intitulée « La maîtresse en maillot de bain », regroupant des textes courts sur le thème du souvenir d'enfance. En deux nouvelles, l'auteur explique, avec l'humour qu'on lui connaît, comment il n'est pas devenu coiffeur pour dames, et dans un second temps, comment il a raté sa vocation de coureur cycliste...

L'occasion de se souvenir, dans le premier texte, de « la vie de cour » à Saint-Etienne, ces « traboules » ou couloirs d'immeubles, où[l'on s'engouffre d'un côté] et [ l'on s'évade de l'autre] et surtout du salon de coiffure du grand-père, des odeurs des cheveux, des produits, de la volupté des « crânes chauds des femmes »... C'est très juste, comme toujours avec Paul Fournel, visuel, précis, au point de donner l'impression au lecteur de se trouver dans le salon avec le petit garçon, au milieu des coupe-chou et des casques de séchage, dans « l'intimité de ces dames en cheveux bruts, surprises avant le coup de peigne, saisies dans le brouillon de leur beauté » (c'est fou comme cette phrase est belle !), mélancolique aussi lorsque est évoqué ce grand-père blagueur, qu'«Alzheimer embarqua loin des blagues et du monde» (là aussi c'est... waow...)

Dans la seconde nouvelle, le gamin fou de vélo poursuit son idole pendant une course. On s'y croirait, tant la plume est alerte. Le vainqueur aura droit au jambon et « au baiser de la Grande Roberte », mais les rêves de victoire du gamin se termineront en « pot-au-feu »... Quant à moi, j'ai refermé le livre le sourire aux lèvres. C'est l'effet Paul Fournel.:-)

"L'essentiel  était leurs cheveux. Une odeur chaude en montait qui me faisait tourner la tête, une odeur de cuisson, de caramel, l'odeur des produits ensuite, du shampoing, des parfums, des eaux de Cologne  dont le souvenir restait imprimé dans la chevelure. Et la volupté des cheveux qui retombaient en boucles, brillants, propres, colorés, bruns majoritairement, avec des reflets auburn (c'était la teinture à la mode) dans la lumière blanche du néon. Et le charme des frisettes qui moussaient dans le cou et sur les tempes." (p.29)

Encore une participation au challenge "Douce France" d'Evy.

Challenge-douce-France

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Commentaires
C
J'ai beaucoup aimé La liseuse et j'ai bien envie de continuer à découvrir cet auteur !
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V
La maîtresse en maillot de bain, c'est le programme du mardi matin. ;-)<br /> <br /> J'aime beaucoup ces livres au parfum d'enfance. C'est toujours très touchant car ça fait résonner en nous de vieux souvenirs.<br /> <br /> Bisous ma belle et bon week-end ensoleillé
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P
Je ne connais pas le Paulo mais tu en parles très bien ! bises ma belle.
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J
et bien je ne connaissais pas ! et voilà, c'est noté ! j'aime beaucoup cette façon sympa que tu as de nous faire partager mla beauté des phrases ! <br /> <br /> mention spéciale à celle-ci : "Alzheimer embarqua loin des blagues et du monde"...tellement vrai...<br /> <br /> bonne soirée
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U
Paul Fournel a écrit des nouvelles extraordinaires. "Les petites filles respirent le même air que nous" et surtout "Les grosses rêveuses"...A tomber par terre... Je l'adore :-))
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