Le Petit Chaperon Rouge- Joël Pommerat, à La Maison des Métallos
Il était une fois une gentille petite fille qui s'ennuyait beaucoup. Sa maman n'avait jamais le temps de s'occuper d'elle... La petite fille décide un jour de confectionner un flan (mou très mou) pour l'offrir à sa grand-mère, très vieille et très malade. Pour aller la voir, il faut traverser une forêt. Parfois, on y croise son ombre bienveillante, mais parfois aussi, un Grand Méchant Loup affamé...
C'est une version du Petit Chaperon Rouge pour le moins originale que propose Joël Pommerat actuellement à la Maison des Metallos. Et quand je dis originale... le mot est faible. Hier soir j'ai assisté à un spectacle carrément merveilleux, insolite, dérangeant, drôle, baroque, sombre, lumineux... Une merveille de poésie et de finesse que cette adaptation qui captive dès l'entrée en scène des acteurs et du narrateur. Oui, il s'agit bien d'un conte, tout en ombre et lumière, entre noirceur et douceur de l'enfance. Car Joël Pommerat a pensé aux enfants, avec un humour bien présent et un happy end de bon aloi, tant certains moments du récit sont intenses et cruels... Il a d'ailleurs répondu à une personne qui s'interrogeait sur le pourquoi d'une fin optimiste que sa limite était la tristesse des enfants. J'ai trouvé que c'était une magnifique réponse. Ah oui, dans l'émotion, j'ai oublié de préciser que Joël Pommerat a joué le jeu des questions-réponses après le spectacle. Vraiment la cerise sur le gâteau.
Concernant le spectacle lui-même, je voudrais vous en dire plus, et il y aurait beaucoup à dire, mais je gâcherais tout. Soyez prévenu tout de même, vous risquez d'en sortir troublé et un peu mal à l'aise ( vos enfants sans doute pas...) car Le Petit Chaperon Rouge parle des enfants et de leurs rapports aux adultes, quelquefois complexes et teintés d'ambiguité. Il parle aussi de solitude, d'abandon, de vieillesse, de mort... Le petit Chaperon Rouge ou l'école de la vie :))
Franchement, j'en ai encore la chair de poule. Mais pourquoi cela ne dure-t-il que 45 minutes? C'est le genre de spectacle dont on aimerait ne pas sortir... Une vraie claque. Visuelle et intellectuelle.
Si j'étais vous, je me précipiterais :)
Mon amie Phili avait fait un billet sur Cendrillon du même Joël Pommerat. Et son enthousiasme était au moins égal au mien !
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