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Aux Bouquins Garnis
19 février 2018

Poupée volée- Elena Ferrante (livre audio)

51bdAHEgnyL"Le plus difficile à raconter, c'est ce que nous ne parvenons pas nous-mêmes à comprendre".

Leda, une belle femme de presque cinquante ans, est en vacances. Elle est séparée de son compagnon. Leurs deux filles vivent auprès de lui, au Canada. Leda profite de sa solitude pour écrire, travailler, observer les gens sur la plage. Une femme, sa petite fille de trois ans et la poupée de celle-ci, qui semble tisser un curieux lien entre elles deux, l'intriguent particulièrement. Saisie d'une pulsion inexplicable, Léda vole la poupée de l'enfant. Son geste insensé ne sera pas sans conséquences.

Inconditionnelle de "L'amie prodigieuse" je me faisais une joie de découvrir d'autres romans d'Elena Ferrante. Je suis pourtant restée sur ma faim avec cette "Poupée volée", même si j'ai retrouvé avec plaisir la belle plume de l'auteure, mise en valeur par la lecture impeccable d'Ivana Coppola. Comme dans la saga chère à mon coeur, Ferrante brosse de superbes portraits de femme, dissèque avec sagacité les corps et les âmes. Le noeud du roman réside dans le sentiment de culpabilité de Leda, mauvaise mère s'il en est. C'est elle qui l'affirme, mais évidemment, les choses ne sont pas si simples. Le retour sur son passé, sur ses relations avec sa propre mère, avec ses deux filles, avec les hommes, éclaire un peu, sans l'expliquer vraiment, le vol de la fameuse poupée.

La maternité, la féminité, la sexualité sont les thèmes centraux de ce curieux roman, que j'ai ressenti comme une sorte de brouillon de "l'Amie prodigieuse". L'idée est originale, c'est du Ferrante pur jus, mais je me suis lassée du trop "psychologisant" et  quelques développements sont... prodigieusement longs. J'ai dû réécouter certains passages, me laissant distraire par moments, malgré la voix agréable et sensuelle de la lectrice. La fin du roman m'a aussi laissée perplexe, mais sans doute fais-je partie des gens qui ont besoin de tout comprendre quand ils lisent. Les abominables fins aux bons soins du lecteur ne sont pas franchement pour moi. Dommage, c'est plutôt tendance.

En résumé, "Poupée volée" est un roman tout simplement agréable, à découvrir pourquoi pas, loin malgré tout des fureurs de "l'Amie prodigieuse".

"Ma mère dégageait une puissante chaleur vitale, je me sentais au contraire aussi froide que si j'avais des veines en métal. Je voulais être comme elle, mais pas seulement dans l'image du miroir ou dans l'immobilité des photos. Je voulais aussi posséder sa capacité à se répandre et à se vaporiser à travers les rues, dans le métro, le funiculaire ou les magasins, sous les yeux d'inconnus. Aucun instrument ne sait capter ce souffle magique. Même le ventre de la femme enceinte ne sait pas le reproduire avec précision"

 

 

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Commentaires
V
Si j'ai bien compris, c'est plutôt vers L'amie prodigieuse que je dois me tourner.
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Z
Pas lu la trilogie et... Pas envie. C'est grave docteur ?, alors je laisserai celui-ci également
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