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Aux Bouquins Garnis
3 juillet 2015

Pour une nuit d'amour- Emile Zola

 

41ptp67S-DL

"Elle le traitait en joujou, avec des envies de le casser, curieuse de savoir ce qu'il y avait dedans."

Cette nouvelle attendait tranquillement que je la lise, au chaud dans ma Kindle. Je n'ai pas lu Zola -que j'adore !- depuis longtemps et ce matin en écoutant Guillaume Gallienne lire des extraits de "La Curée" ( lecture magistrale, à  retrouver ici ) j'en ai eu envie. La flemme d'entamer un gros roman m'a poussée à découvrir ce texte pas très long, fort et sombre. 

Julien est un grand gaillard timide, au physique peu avenant, dont la vie monotone est réglée comme du papier à musique. Boulot, dodo et flûte, car la musique, justement, est sa passion. Sa vie va prendre un tour nouveau un soir où il aperçoit Thérèse, la jeune fille de la maison d'en face, à sa fenêtre. Julien en tombe follement amoureux, joue de la flûte pour elle en se cachant d'abord, puis lorsqu'il se découvre enfin, celle-ci ne lui manifeste que du dédain, au grand désespoir de Julien. Affaire pliée? Bien sûr que non. Car Thérèse est une redoutable petite personne, extrêmement manipulatrice, qui saura se rappeler de Julien lorsque le besoin s'en fera sentir...

Cette nouvelle contient en germe tout Zola et les Rougon-Macquart. Les tares familiales et héréditaires, la perversité humaine -et féminine- insondable. Les passages racontant la relation sadique entre Thérèse et Colombel sont tout simplement effrayants et m'ont rappelé Renée et Maxime dans "La Curée", justement, les affres de la passion (décrite ici avec tous ses excès, Julien qui sanglote de désir le nez dans les vêtements de Thérèse, too much certes, mais correspondant parfaitement au fiévreux XIXe siècle) menant aux pires extrêmités. C'est violent, puissant, captivant, c'est du Zola. Il fut un excellent nouvelliste, forme et fond, tout est bon, avec une chute qui est parvenue à me surprendre, au moins en partie. (bien sûr quand on connaît l'auteur, le final dramatique est un peu attendu...)

A lire, à relire. J'ai beaucoup aimé.

"On veut toujours tuer les gens quand on se bat; seulement on ne les tue jamais, parce que les gens morts sont trop gênants."

                                                                    ***

"L'imbécile d'en face l'aimait d'une tendresse de dogue enchaîné"

 

Phili en a fait une lecture audio. Son billet est

 

 

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Commentaires
Z
Est-ce que j'ai lu Zola trop jeune ou à une mauvaise époque (adolescence) mais cela m'a paru tellement désespéré que je n'ai plus jamais relu ce grand auteur et, surtout, que je ne l'ose encore pas
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S
Mais...mais je ne connaissais pas du tout ce titre...tu sais que je n'ai pas lu Zola depuis une vingtaine d'années, il faudrait que je m'y replonge quand même...
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V
Pfff, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas croisé un Zola. Tu me mets l'eau à la bouche.<br /> <br /> Bisous ma belle et bon dimanche
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A
De quoi redonner envie de lire Zola.
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E
J'ai lu cette nouvelle dans une petite collection à 2 euros je crois et j'en garde un trés beau souvenir. C'est ciselé, bien construit, du grand Zola dans un petit texte !
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