"Volpone" au théâtre de la Madeleine
Mon Dieu que c'était bien ! Je ne trouve pas de mots assez forts pour décrire l'éblouissant spectacle auquel nous avons été conviés une nouvelle fois, au théâtre de la Madeleine. Quel bonheur que cette pièce ! Je vais tâcher de vous en parler, mais je serai sans doute encore loin du compte... allez-y, allez-y, allez-y, si vous le pouvez, vraiment.
Volpone ("Le Renard") est un veillard richissime et malin, qui prend plaisir à jouer les mourants, tandis qu'une cohorte de personnages avides de devenir ses héritiers gravite autour de lui, guettant la fin pas du tout prochaine, le couvrant de cadeaux. Volpone joue la comédie (oh comme on jubile de le voir feindre et gémir, l'oeil toujours pétillant de bonne santé) et est secondé pour cela par son efficace et redoutable valet Mosca, qui fait croire aux uns et aux autres qu'ils sont les élus de Volpone...
Eblouissant. Totalement. Les acteurs sont formidables et servent merveilleusement un texte d'une beauté incroyable : le grand Roland Bertin en veillard cynique et libidineux, Nicolas Briançon qui assure le rôle de Mosca et la mise en scène de la pièce non moins extraordinaire, avec sa voix, sa présence, sa diction parfaite, et tous les autres : La belle prostituée, la douce innocente, le commerçant cupide et jaloux prêt à vendre sa femme pour obtenir l'héritage, l'abominable avocat... Le spectacle est total avec ses intermèdes dansés, (la pièce s'ouvre sur des hommes-oiseaux qui se déplacent avec grâce sur la scène, c'est beau), son impressionnant décor coffre-fort...
Grandiose, moderne (amour de l'argent, sexe, mensonge, tous les thèmes abordés dans la pièce, écrite en 1606, résonnent avec force à nos oreilles contemporaines), drôle et tragique, on sort de "Volpone"secoué de haut en bas.
J'ai vu de très bonnes pièces cette année, mais celle-ci les surpasse toutes et de loin. Je me répète, mais si vous habitez Paris ou pas loin, courez, foncez.
Et on dit merci qui? ;-) Merci Xavier, mille fois.
Une nouvelle contribution pour Bladelor.