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Aux Bouquins Garnis
28 janvier 2020

Mrs Hemingway- Naomi Wood

                                                           

product_9782072796630_195x320"La bouteille, voilà sa vraie maîtresse"

Les Mrs Hemingway. Elles sont au nombre de quatre : Hadley, Fife, Martha et Mary. Quatre femmes bien différentes par leur caractère, leur physique, mais qui ont partagé la même passion pour le grand écrivain Ernest Hemingway et ont été aimées de lui en retour. Il les a tellement aimées, ces femmes, qu'il les a épousées. Leur vie aux côtés d'Ernest ne fut pas un long fleuve tranquille : tour à tour aimées, puis abandonnées pour une autre, les madames Hemingway ont curieusement tissé des liens, sont parfois devenues amies lorsqu'elles ne l'étaient pas déjà...

C'est leur histoire qu'entreprend de raconter Naomi Wood, consacrant à chacune d'elles une chapitre dans lequel la fin de l'histoire est déjà annoncée : Hadley, amour de jeunesse, qui lui donna un fils, ouvre la porte de la bergerie et laisse entrer la louve, son amie Fife. Fife quant à elle, fut davantage rebelle, peu décidée à laisser le champ libre à Martha, l'indépendante journaliste qui fit la guerre avec Ernest. Martha fut remplacée par Mary mais pour peu de temps : Ernest Hemingway, alcoolique et tourmenté, se suicidât comme le fit son père, avec un fusil de chasse.

Bien écrit, plaisant à lire, jouant sur les flash back qui cassent une possible monotonie (le scénario est à peu près toujours le même : amour fou, séparation, remariage...) restituant avec brio les années folles où l'on croise Scott et Zelda, où le champagne coule à flots et où Paris est une fête, ce beau livre dépeint quatre femmes remarquables et attachantes, aux personnalités marquées, mais souffrant de la même faiblesse : leur amour pour un homme invivable auquel elles ne peuvent résister. Naomi Wood dresse aussi et surtout le portrait saisissant d'un artiste maudit, poursuivi par ses démons, tout à la fois majestueux et misérable, capable d'autant d'amour que de violence, terrorisé à l'idée de ne plus pouvoir écrire. Son angoisse, il la noie dans toujours plus d'alcool. 

"Perdre sa capacité à écrire, c'était perdre sa capacité à libérer son esprit de ses angoisses. Ecrire, c'était entrer dans une maison magnifique : un lieu propre et éclairé où la lumière tombait en de grands faisceaux blanc sur de beaux parquets en bois. Ecrire, c'était se sentir chez soi, c'était y voir clair".

Si j'ai moins aimé la partie consacrée à Mary, qui m'a semblé contenir quelques longueurs et être un peu moins bien écrite (c'est peut-être un problème de traduction ou bien moi qui me suis un peu fatiguée sur la fin), je garderai sûrement un beau souvenir de cette lecture et surtout l'image déchirante du géant Hemingway, colosse aux pieds d'argile, héros de guerre, écrivain génial, fouillant dans les poubelles du Ritz à la recherche d'un poème égaré.

 

 

"Il veut sa femme, il veut sa maîtresse, il veut tout ce qui est à sa portée. Il est avide de femmes mais surtout il ne connaît pas ses vrais besoins, alors dans le doute il essaie d'attraper tout ce qui passe. Épouse après épouse après épouse".

 

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Commentaires
K
J'avais lu un roman qui parlait aussi de Hadley... et du coup, j,avais peur que celui-ci soit redondant. Ça semble quand même différent!
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A
Ce n'est pas la même auteure, je ne sais pas si ça fait partie du même projet éditorial : http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2013/01/28/26250489.html
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A
Ton image finale est si parlante.
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A
J'ai lu le premier Mrs Hemingway, qui m'avait plu. Mais je n'ai pas trop envie de récidiver, à cause de la personnalité du Monsieur, égoïste, coureur, macho etc .. etc ..
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