Un-été-à-l’Islette-–-Geraldine-Jeffroy

"Les corps, nus ou recouverts, se trouvent pareillement lorsqu'ils veulent se trouver. Quelle hypocrisie  de leur faire croire que ce qui est caché n'éveille pas le désir ?"

1892, au château de L'Islette, en Touraine. Camille Claudel y réside le temps d'un été et en ce lieu charmant créera "La Valse" et "La Petite Châtelaine". Le compositeur Claude Debussy, avec qui Camille entretient une correspondance amicale, est lui aussi en pleine fièvre artistique : ce fameux été naîtra "L'après-midi d'un faune". Rodin, quant à lui, entreprend de sculpter son énorme Balzac. L'été 1892 sera fécond...

L'histoire, narrée par la préceptrice de Marguerite, la petite fille du château, dans une lettre adressée à un soldat au front (son fils, on suppose) aurait dû m'emporter : Du génie, de la création, de la passion... un cocktail littéraire qui promet de belles pages enflammées. On attend de la fougue, on espère un élan qui traduit la puissance des relations entre ces artistes d'exception, la fièvre qui les anime, on veut des cris, du sang et des larmes ! Autant le dire, nos attentes sont déçues. Pas une goutte de sang, ni de gros sanglots, pas de hurlements mais plutôt des chuchotements... Ce court roman, certes mignon et frais, manque cruellement de profondeur et reste gentillet, lisse comme un sou, sans un mot de trop, se contentant d'effleurer les choses et les gens. L'écriture est jolie, propre. Terne. La petite fille est sage, la préceptrice aussi... tout le monde est sage à L'Islette (même Camille...) et ça donne un roman ... sage, forcément. Fade surtout. Sur moi cette lecture a glissé comme sur les plumes d'un canard. Je l'ai lue poliment et gentiment. Je l'ai oubliée sitôt la dernière page du livre refermée.Tant pis. 

Merci à l'équipe des 68 premières fois pour l'envoi de ce roman. Je fais suivre ... :)

                  

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