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Aux Bouquins Garnis
14 février 2019

Le paradoxe d'Anderson- Pascal Manoukian

 

sans-titre

"Anderson a défini que l'acquisition par un étudiant d'un diplôme supérieur à celui de ses parents ne lui assurait pas nécessairement une position supérieure dans la vie professionnelle. Par exemple, imagine que moi, après trois ans de fac ou cinq ans d'école de commerce, je finisse caissière chez Simply. Ça, c'est le paradoxe d'Anderson"

Aline et Christophe travaillent tous les deux à l'usine. Ils ont deux enfants : Léa, qui sera probablement la première bachelière de la famille (section économique et sociale, ce détail a son importance) et Mathis, un petit garçon à la santé fragile. Ils vivent raisonnablement, bouclent plus ou moins les fins de mois et parviennent à payer leurs crédits jusqu'à ce que frappe la crise économique. Aline se retrouve brutalement au chômage et l'usine de Christophe est paralysée par une grève dure. A partir de là, c'est la dégringolade que le couple tente de cacher aux enfants....

C'est ma première rencontre avec Pascal Manoukian dont j'ai beaucoup entendu parler (en bien) via les blogs. J'ai bien aimé la première partie de ce livre social, au démarrage enthousiasmant, (personnages bien campés, contexte brûlant d'actualité), à l'écriture si vivante, aux accents poignants. Manoukian fait vivre ses personnages et les rend très attachants. L'amour qui unit le couple, leur volonté de protéger leurs enfants, de maintenir l'illusion que rien ne bouge, tout cela est décrit de façon juste et sensible...

  Et puis le soufflet est retombé : c'est simple, soudain, je n'ai plus cru à ce que je lisais. Tout me paraissait peu crédible et tiré par les cheveux. La bascule d'Aline et Christophe vers quelque chose que je ne dévoilerai pas ici m'a fait ouvrir de grands yeux, les personnages tournent à la caricature (le méchant, très méchant patron... ) les coincidences sont de plus en plus étranges... Quant à la fin, elle joue sur de grosses ficelles, tellement grosses que je l'ai relue deux fois, pour être sûre de mes impressions. Les deux  dernières phrases en particulier... oh là là, non, pas ça... ben si, ça.

Le tort de Pascal Manoukian, sans doute, est d'avoir voulu jouer à fond la carte du romanesque, au point de multiplier les situations improbables et de faire fi de la crédibilité qu'on est en droit d'attendre d'un roman"moderne" et engagé comme celui-là. Vraiment dommage. La sincérité de l'auteur et la force du sujet auraient suffi à faire de ce paradoxe un grand roman.

  Merci  à mon amie Laure pour le prêt :)

"Le recruteur continue :
- Ma cible, ce sont les pauvres, et c'est pour ça que vous êtes là. Parce qu'il n'y a pas mieux que d'autres pauvres pour leur fourguer des choses dont ils n'ont pas besoin"

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Commentaires
J
Je n'ai lu que son premier roman, que j'avais adoré, mais le sujet des suivants ne m'a pas donné envie de les lire.
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A
Comme celles qui m'ont précédée ; je n'ai pas envie de m'y coller.
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A
Et bien voilà qui ne me tente pas. Ma PAL te remercie.
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K
Comme Zazy je le laisse à d'autres... je sais ce que ça fait quand soudain on ne croit plus à un roman, et c'est souvent difficile à expliquer à ceux qui l'ont adoré !
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Z
La dernière citation est cynique, mai vrai. Je n'avais pas envie de le lire et je vais suivre ton idée, le laisser là où il est pour d'autres lecteurs qui sauront l'apprécier
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