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Aux Bouquins Garnis
27 avril 2018

Les choses qu'ils emportaient- Tim O'Brien

CVT_Les-Choses-quils-emportaient_2028

"Une fois que les gens sont morts on ne peut pas les faire démourir"

Aïe aïe aïe, la guerre du Vietnam...  pas du tout envie de lire sur ce thème, me suis-je dit en découvrant l'un des livres de ma nouvelle box. Mais bon pour faire plaisir (et aussi parce que j'ai un abonnement que je me dois d'amortir ainsi qu'une PAL exponentielle totalement déraisonnable)  je veux bien essayer "Les choses qu'ils emportaient", classique de la littérature américaine et total chef-d'oeuvre, me souffle-t-on dans l'oreillette...

Total chef-d'oeuvre, je confirme. Du genre bouleversant, d'une tristesse infinie. Tim  O'Brien est un écrivain, un vrai.

Des années après la guerre du Vietnam, à laquelle il a participé bien malgré lui, l'ancien soldat revient sur ces mois d'enfer et raconte: la souffrance, l'amitié, les rêves, la folie, la mort, l'espoir, la crasse, la boue, l'angoisse permanente de l'ennemi invisible, les brefs moments de sérénité - il y en a- avant le bruit des balles, les corps qui s'effondrent, les choses minuscules ou encombrantes que les soldats emportaient, objets ou souvenirs souvent bien lourds à se coltiner... L'originalité de ce beau livre réside dans sa forme en épisodes - on a parfois l'impression de lire des nouvelles- dans sa façon remarquable de transcender l'anecdote, de mêler la réalité d'une guerre sanglante à la fiction libératrice (l'auteur avoue sans fard que parfois il invente et rêve à ce qui aurait pu être)  de nous attacher à ces hommes, si jeunes, qui tentent de survivre, comme ils peuvent, à l'horreur de ce conflit absurde ( l'un avec des cachets qui font planer, l'autre armé de sa foi, celui-là avec le collant de sa petite amie autour du cou...). 

L'écriture de Tim O'Brien est belle, sans emphase, d'une poésie brutale et d'une étonnante fluidité. L'émotion court à toutes les pages et nombre d'épisodes sont tout simplement extraordinaires. (le buffle, l'annonce de l'incorporation... sont des moments de pure littérature et demeureront longtemps dans ma mémoire)

A lire absolument !

"Je me sens parfois coupable. Quarante-trois ans et j'écris toujours des histoires de guerre (...) il faudrait que j'oublie tout ça. Mais le problème des souvenirs c'est qu'on ne peut pas les oublier. On prend son inspiration là où on la trouve, c'est-à-dire dans sa propre vie, à l'intersection du passé et du présent. La circulation des souvenirs alimente une rotative dans votre tête, où ils tournent en rond pendant un certain temps, puis l'imagination se met bientôt à couler et les souvenirs se confondent et repartent dans un millier de directions différentes. En tant qu'écrivain, tout ce qu'on peut faire, c'est choisir une direction et se laisser porter en formulant les choses comme elles viennent à nous. Voilà ce qu'est la vraie obsession. Toutes ces histoires."

 

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Commentaires
A
Merci pour le conseil, et vive les box !
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V
Tu as vraiment l'air séduite. <br /> <br /> Pourquoi pas mais moi aussi j'ai envie de léger ou de terrible mais comme les enfants quand c'est pour de faux. Je sors d'un livre sur le ghetto de Varsovie très bien mais pffff, envie de souffler. Je retiens tout de même.<br /> <br /> Bisous
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S
Il est dans ma monstrueuse PAL.
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Z
Il ne me reste qu'à noter... Mon mari devrait aimer
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K
Je note immédiatement ce titre !
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