Par le vent pleuré- Ron Rash
"A-t-on jamais vu un écrivain qui ne picole pas ?"
1969. Les Appalaches. Bill et Eugene, deux frères encore adolescents, vivent sous l'emprise de leur grand-père, un médecin dur et manipulateur. Leur existence va prendre un tour nouveau l'été de cette même année lorsqu'ils font la connaissance de la belle Ligeia, qu'ils surnomment la "sirène", tant elle les attire. Bill prendra cependant assez rapidement ses distances avec cette fille accro aux médicaments, mais pas Eugene, toujours plus avide de sensations (alcool, drogue, sexe...). Jusqu'à la disparition brutale de Ligeia.
Bien des années plus tard, Bill est devenu chirurgien, Eugene écrivain alcoolique et raté. Ils ne s'entendent plus guère. Et voilà qu'on découvre les ossements de Ligeia, drainés par la rivière...
Ronrashette convaincue, j'avoue être malgré tout restée sur ma faim avec ce roman assez court et trop facile. L'histoire est prévisible (j'ai compris le pourquoi du comment assez vite et pourtant je ne suis pas Einstein), la rivalité entre les deux frères pas assez creusée et les personnages dans leur ensemble un peu superficiels. Ron Rash m'a habituée à davantage de tension, à une psychologie plus fine dans ses romans précédents. Ici, tout va trop vite, on reste à la surface, la nature est vite évoquée, simple toile de fond, un peu de pêche, un poil de rivière (un comble avec cet auteur !)et on ne s'attache guère aux personnages. Ligeia, en particulier, m'a paru d'un seul bloc, de même qu'Eugene et le grand-père, mauvais jusqu'au bout sans varier d'un iota. Bon ce n'est pas grave, l'ensemble se lit bien, l'écriture de Ron Rash est toujours fluide et agréable, le titre poétique (on comprend son sens à la lecture du livre, pas de panique, au début je me suis dit c'est quoi cette traduction qui ne veut absolument rien dire) je reste une Ronrashette qui attend le prochain chef-d'oeuvre.
"Et donne-moi une fin heureuse, a ajouté Ligeia, dont le sourire s'est évanoui, parce que dans la vraie vie ça ne risque pas d'arriver"