Le liseur du 6h27- Jean-Paul Didierlaurent
"Comme dit toujours tantine : On peut s'attendre à tout de la part d'un constipé, même à rien. Et d'ajouter en général : Il est aux toilettes ce que le muet est à la chanson, et vice versa."
Guylain Vignolles, depuis toujours complexé par un nom qui se prête à la moquerie et aux contrepèteries de mauvais goût ( Guylain Vignolles= Vilain Guignol...), est devenu par la force des choses, un personnage discret, voire transparent. Son existence semble bien pesante, entre son poisson rouge Rouget de Lisle et son usine de recyclage qu'il a en horreur. Guylain ne reprend vie qu'à l'occasion de ses trajets quotidiens dans le RER de 6h27. Guylain sauve chaque fois qu'il le peut quelques pages de la terrible machine broyeuse de livres dont il a la charge. Et il lit... Il lit si bien que les autres passagers sont sous le charme. Une rencontre avec deux charmantes vieilles dames et l'amour qui se trouve peut-être au bout du chemin vont faire basculer le destin de Guylain le liseur...
Voilà un livre plein de promesses et qui d'après moi, n'en tient presqu' aucune. L'histoire est certes jolie, tendre, bien écrite. Je m'y suis coulée avec plaisir le temps de quelques chapitres mais cela n'a pas duré. L'ensemble est totalement rose bonbon, la quête de l'amour tellement mièvre et facile qu'elle n'apporte rien au récit (il fallait une histoire d'amour et puis c'est tout, on nous la sert sur un plateau rose bonbon comme le reste), les personnages ne vont pas plus loin que la caricature (la dame pipi, les petits vieux de la maison de retraite, le copain qui a perdu ses jambes... pfiou, comme tout cela manque de finesse...) et les extraits de livres lus par Guylain, loin de servir l'intrigue, se revèlent totalement insipides. La fin du roman, brutale et sans inspiration, a achevé de me décevoir. Dommage, j'ai bien aimé l'écriture de l'auteur et les descriptions plutôt réussies de la très méchante machine.
C'est à peu près tout.
D'autant plus désolée qu'il s'agit d'un cadeau de ma Phili. Merci ma belle :)
"La Chose était née pour broyer, aplatir, piler, écrabouiller, déchirer, hacher, lacérer, déchiqueter, malaxer, pétrir, ébouillanter. Mais a meilleure définition qu'il eût jamais entendue restait celle que le vieux Guiseppe se plaisait à gueuler lorsque le mauvais vin qu'il ingurgitait à longueur de journée n'avait pas suffi à éteindre la haine viscérale qu'il avait emmagasinée au fil des ans vers la Zerstor 500 : ça génocide !"