Juste avant le bonheur- Agnès Ledig

"Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle" 

Julie est une jeune maman célibataire qui a dû mettre ses rêves de côté. Elle voulait faire de la biologie moléculaire, elle est devenue caissière, métier qu'elle déteste mais qui lui permet de subvenir- difficilement- aux besoins de Lulu, son fils de trois ans. Et puis un jour, à sa caisse, il y a Paul, sexagénaire, quitté par sa seconde femme et qui vit toujours dans le souvenir de la première trop tôt disparue. Paul est ému par Julie qui cache plutôt mal son désarroi. Il lui propose de l'emmener en vacances en Bretagne avec lui. Jérôme son fils, une autre âme blessée, sera aussi du voyage. Malgré ses réticences à partir avec deux inconnus, l'occasion de faire découvrir la mer au petit Lulu est trop belle et Julie accepte...

 Les livres ne me font pas pleurer. Ils provoquent en moi toute sorte d'émotions, ils peuvent m'émouvoir, me transcender, m'agacer, m'horripiler, me faire sauter de joie ou de colère, mais pleurer... à part "l'Assommoir" de Zola qui m'a fait verser des larmes chaudes à l'adolescence, je n'ai pas le souvenir d'un livre qui ait provoqué chez moi la moindre activité lacrymale (un oeil un peu humide tout au plus). Jusqu'à ce que je tombe sur ce bouquin d'Agnès Ledig. J'imaginais une lecture facile, qui me détendrait en cette fin d'année scolaire compliquée. Et en effet, ça commence classiquement. La virée sympa (un peu improbable) entre gens qui se connaissent peu, qui vont se découvrir, s'apprécier et peut-être s'aimer le temps d'un séjour en Bretagne. Une écriture sympathique, de l'humour, des dialogues qui font mouche, tout pour passer un bon moment ... Et soudain le roman prend un tournant pour le moins inattendu et dramatique qui fait très mal. Je ne peux pas expliquer pourquoi ce livre m'a émue à ce point, je ne veux en aucun cas spoiler.

 Il n'est pas sans défauts pourtant ce livre, souvent trop sentencieux, avec ses petites formules sur le bonheur et le sens de la vie toutes les deux lignes, l'empathie de l'auteur trop évidente pour ses personnages extrêmement gentils, lisses et courageux, une fin un peu trop parfaite en dessous du reste à mon avis, mais il a provoqué chez moi une émotion exceptionnelle.( la pleine lune, les hormones, l'absence de chocolat dans mon placard, que sais-je...)  Ce n'est ni bien ni pas bien, en tout cas ça surprend. 

Je ne sais pas si je dois le recommander, le sujet est quand même difficile (quand on lit la biographie de l'auteure on comprend mieux...)

A vous de voir.

Merci à ma collègue C... !

Le billet d'Aifelle

Comments

[sous les galets]

Tu sais que franchement, il me faisait plutôt fuir ce livre (mon dieu les extraits que j'ai lus à droite et gauche étaient quand même un peu niais), mais tu m'interpelles avec ton émotion là...

Sinon Les hormones ??????????

As tu quelque chose à nous annoncer chère Comète ? Car les seules fois que j'utilise ce terme c'est dans un contexte très particulier ;-)

[Estellecalim]

Je ne crois pas que ce soit pour moi ce genre de livre. Je passe mon tour, je l'avoue, et comme je suis moi aussi une madeleine, je préfère éviter.

[Syl.]

Pas pour moi. Si toi tu pleures peu ou pas dans les livres, moi je suis capable de torrents et même... que le lendemain en y repensant, je peux pleurer encore. A la maison, on se moque beaucoup de moi.

[Laeti]

Sur le coup, je l'avais bien aimé, malgré les "clichés" gros comme une maison et un personnage de Julie exaspérant ("la vie est trop inzuste", je suis limite méchante ^^). Effectivement, il y a des choses auxquelles on ne s'attend pas (quoi que...) mais j'en garde au final un avis mitigé malgré tout.

[clara]

je n'ai as pleuré mais ce livre m'a touchée !