Il faisait froid hier soir, très froid. Eh bien, vous n'allez pas le croire, mais en sortant du théâtre des Mathurins, nous avions, mes copines et moi, bien chaud, et pas seulement grâce aux radiateurs de la salle :). Nous avions chaud au coeur surtout. Parce que nous avons vu un acteur formidable, Bruno Abraham-Kremer, (inconnu de moi jusqu'à hier soir, mais où ai-je la tête?) porter à lui tout seul un texte non moins formidable : "La promesse de l'Aube" de Romain Gary. Qu'il est beau, ce texte, qu'il est tendre, émouvant, drôle... Il en fallait du talent pour transposer ce merveilleux roman de 700 pages sur la scène, s'en saisir, incarner à la fois Romain et sa mère, l'extraordinaire Nina (et d'autres savoureux personnages, c'était époustouflant) qui rêvait son fils tant aimé ambassadeur de France. Bruno Abraham-Kremer est tour à tour le petit garçon amoureux d'une certaine Valentine, le militaire couvert de médailles, l'écrivain à succès qui obtiendra le prix Goncourt ... Il est surtout et toujours, à la perfection, Romain, ce fils qui aima sa mère d'un amour fou et dont l'existence n'eut qu'un seul but : devenir exactement ce qu'elle attendait de lui. Et elle voyait grand...
C'était un si beau moment de théâtre et de littérature que ça se passe de mots. En tout cas des miens. Je vous laisse avec ceux de Romain Gary :
by Eimelle