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Aux Bouquins Garnis
19 mai 2015

Federico Garcia Lorca- Mort d'amour

 

Mort d'amour

 

Que voit-on briller là-bas

sur les balcons haut-perchés

Ferme la porte, mon fils,

j'entends onze heures sonner.

 

Dans mes yeux, sans le vouloir,

quatre lanternes reluisent.

Ce sont ces gens-là sans doute

en train d'astiquer les cuivres.

 

Gousse d'ail, métal mourant,

la lune qui décroît pose

une jaune chevelure

sur des tours de couleur jaune.

Et l'odeur de vin et d'ambre

venue des balcons pénètre.

 

Des vents de roseaux mouillés

et des bruits de voix vieillies,

résonnaient ensemble sous

l'arc brisé de la minuit.

La nuit est carrée et blanche

aux façades des maisons.

 

Des séraphins, des gitans

jouaient de l'accordéon.

Mère, quand je serai mort,

fais-le dire à ces messieurs.

Préviens-les du Sud au Nord

par des télégrammes bleus.

 

Et le ciel claquait les portes

au bruit du bois bousculé

lorsque criaient les lueurs

sur les balcons haut-perchés

 

                                                                               Complaintes gitanes-  (1924-1927)

 

 

Je suis tombée en arrêt devant ce poème de Lorca, et je participe ainsi, modestement, au mois espagnol de Sharon.

espagne

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Commentaires
Z
Garcia Lorca : un grand
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C
Un beau poème : les couleurs, la lumière, les bruits, les odeurs .. pour une complainte nostalgique.
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H
Merci pour ce partage ! on lit trop peu de poésie sur les blogs... bonne journée à toi, bises !
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V
Pour moi, ce nom résonne dans mes souvenirs de cours d'espagnol... Ce poème me change un peu de ceux que je donne à mes CP. ;-)<br /> <br /> Bisous
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E
Une belle découverte et l'occasion de passer chez sharon,et de regretter le manque de temps pour participer .
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