Juste avant le crépuscule- Stephen King
J'adore Stephen King. Et je me suis plongée dans ses nouvelles (offertes par Asphodèle ma swapeuse de l'an dernier, bisous au passage ma caille; vous devez vous dire elle n'est pas pressée, eh bien non:) avec délectation. Comme souvent chez King, il y a du bon, du très bon, du moins bon. Toujours est-il qu'à cet homme-là, on pardonne le moins bon, car le très bon est vraiment... très très bon. Et puis moi, j'aime avoir peur, et Stephen (oui je l'appelle Stephen) sait me terroriser mieux que personne.
Ces treize nouvelles, nous explique-t-il dans l'introduction - sympa de s'adresser ainsi au lecteur, et il le fait également à la fin en expliquant les circonstances d'écriture de chacune d'elles- sont importantes car elles ont permis à l'auteur de retrouver son "excitation d'antan" et de renouer avec le genre de la nouvelle qu'il avait délaissé. C'est vrai, on sent une certaine jubilation dans tous ces textes, qui vont tantôt vers le fantastique (" Un chat d'Enfer"" Vélo d'appart", "Willa"...) , tantôt vers le thriller. ("La fille pain d'épice" "Muet", "Un très petit coin") Longues, courtes, il y en a pour tous les goûts (faut aimer avoir peur, quand même, je ne vous apprends rien, n'allez pas lire ça si vous êtes chochotte, certaines nouvelles sont assez gore). Beaucoup m'ont intéressée, une a été abandonnée, je n'accrochais pas, je ne me suis pas forcée, il s'agit de "N", et deux pour moi se détachent du lot, car elles sont vraiment excellentissimes. "La fille pain d'épice", ou l'histoire d'une femme qui court et a intérêt à courir vite, et "Un très petit coin". Cette dernière est carrément atroce (dans le bon sens du terme) et j'y ai trouvé ce que j'adore chez Stephen King : cette capacité à placer ses personnages dans des situations terrifiantes et improbables (imaginez-vous coincé dans une sanisette au milieu de nulle-part, vous comprendrez de quoi je parle...).
Pour l'écriture, je ne développerai pas, c'est Kingien, pas toujours élégant et souvent super cru. On aime ou on n'aime pas, moi j'aime. Et puis il y a ce truc, ce côté Amérique profonde, je ne sais pas comment expliquer, mais quand un personnage entre dans une épicerie et achète un "Ho Ho" ou un "Ring Ding", j'ai l'impression d'y être... Je n'ai jamais trouvé de "Ho Ho" ou de "Ring Ding" en France, ça doit être pour ça :)
"Elle se traîna jusqu'au frigo, le fauteuil attaché au dos, aux fesses, aux jambes. Elle avançait avec une lenteur exaspérante. Elle avait l'impression de porter un cercueil en marchant. Et ce serait son cercueil, si elle tombait. Ou si elle en était encore à le cogner sans résultat contre le frigo quand le maître des lieux reviendrait."