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Aux Bouquins Garnis
14 mai 2018

La bonne nouvelle du lundi- Dimensions, par Alice Munro

9782879297293

"Elle n'avait toujours pas ce sens spontané du bonheur, pas exactement, mais comme un rappel de ce à quoi il ressemblait"
Avec ma copine Julie, on s'est lancées un nouveau défi : un jour sur deux nous lisons une nouvelle (pas les mêmes, on fait ce qu'on veut, l'intérêt c'est qu'on en parle après) au moins une (on peut aussi en lire deux trois ou douze) prise dans des recueils divers (en plus de nos lectures en cours). C'est très agréable, pas contraignant et ça permet de découvrir ou redécouvrir des univers très différents dans le registre du texte court et de lire des nouvelles plus régulièrement (bouffée que je suis par les romans)
J'ai pioché avant hier une nouvelle de la canadienne Alice Munro (prix Nobel 2013), qui ouvre le recueil "Trop de bonheur".
"Dimensions" (le titre un peu obscur prend son sens au fil de la lecture) raconte très posément une histoire en apparence toute simple. En apparence seulement, car la vie de Doree, femme de ménage dans un hôtel, apparemment satisfaite de sa condition actuelle, loin d'être un long fleuve tranquille, a été bouleversée par un drame affreux (du genre qui glace le sang...).
Lorsque nous la rencontrons au début de la nouvelle, Doree se rend à London (Ontario) pour rendre visite à son mari qui est interné. Les raisons de cet internement nous sont révélées au fil de l'histoire de Doree, de son mariage avec Lloyd et des circonstances qui ont conduit à la catastrophe que l'on va découvrir. Dans cette très belle nouvelle, qui oscille constamment entre présent et passé sans jamais nous perdre (quel talent !) l'auteure prend le temps de nous présenter Doree, de nous attacher à elle, de nous faire partager sa vie, ses pensées intimes, de nous amener au drame et à la compréhension de l'inconcevable, ce maintien d'un lien avec celui qui a fracassé sa vie.
Les événements sont narrés par petites touches, sans effets appuyés, différents protagonistes apparaissent dans la nouvelle sans que leur rôle soit précisé mais l'on ne se demande pas longtemps qui est qui : Tout s'éclaire naturellement au fil de la lecture. Les gros sabots, ce n'est heureusement pas le genre d'Alice Munro, qui avance plutôt avec délicatesse, jouant sur une fausse tranquillité,une apparente douceur qui n'est qu'inquiétude...
Alors que le destin de Doree semble tout tracé, un virage inattendu pourrait bien changer la donne. Je peux vous dire que la fin de cette nouvelle est de celle qu'on n'oublie pas facilement après la lecture.
C'est poignant, totalement exempt de bonheur, sauf pour le lecteur qui en redemande.
Une belle participation à la bonne nouvelle du lundi chez Martine
               

bonnenouvellelundi

 
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Commentaires
A
J'ai lu plusieurs recueils d'Alice Munro jadis et j'aimais beaucoup. Tu me donnes envie de m'y remettre.
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K
Il me semble bien l'avoir lue (et une ou deux du recueil, et je ne me souviens plus de la fin!
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J
Une nouvelle qui me hante depuis plusieurs jours (je l'ai lue quand tu m'en as parlé ). Alice n'y va pas par quatre chemins malgré la subtilité. <br /> <br /> La phrase qui reste avec moi: “She was even allowed to laugh with him, as long as she wasn’t the one who started the laughing."<br /> <br /> Excellent choix de nouvelle! <br /> <br /> Le "problème" avec notre défi c'est que je finis souvent par lire deux nouvelles, la mienne et la tienne ! Si on peut appeler ça un problème...!
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