Que sont nos amours (littéraires) devenues ?
Aujourd'hui, c'est la Saint-Valentin. La fête des gens qui s'aiment, de Cupidon avec sa flèche, tout ça tout ça... On fête, on ne fête pas, on aime ou ça agace... je dois dire qu'à l'heure actuelle, j'aime bien, mais à une certaine époque, ça m'énervait beaucoup, tout ce ramdam autour des amoureux, le battage commercial etc. Je faisais ma mauvaise tête. :-)
Eh, ne tournez pas tout de suite les talons, amis lecteurs. Je ne vais pas vous bassiner tout au long de ce billet avec ma vie sentimentale. En plus, on est sur un blog littéraire, n'est-ce-pas, alors restons-y.
Parlons de nos amoureux, oui, mais pas les vrais. En ce 14 février, j'ai envie d'évoquer les amoureux de nos livres, nos « amants littéraires », les héros de roman qui nous ont fait vibrer, frissonner, ceux qu'on aurait rêvé de voir traverser les pages pour nous enlever... Ou les héroïnes, pourquoi pas... pour messieurs les lecteurs.
Le mien, il s'appelait Fabrice Del Dongo.
De «La Chartreuse de Parme», lu en classe de seconde dans des conditions ennuyeuses au possible (pour un contrôle de lecture, le truc qui assassine totalement le bonheur de lire) je n'ai pas retenu grand chose, mais Fabrice Del Dongo, je ne l'ai jamais oublié. Beau et fougueux, il caracolait sur son cheval et assistait à la spectaculaire bataille de Waterloo. Ou y participait. Ma mémoire me joue des tours. Je me souviens juste de Fabrice, tellement jeune, et si séduisant. Un vrai héros.
J'adorais.
Fabrice, il avait les yeux bleus et des cheveux fous. Dans mon imaginaire, en tout cas. Je ne suis pas sûre qu'il était décrit ainsi dans le livre. Il faudrait que je retrouve le portrait qu'en fait Stendhal...
En tout cas, je me souviens d'une chose: l'analyse de mon professeur de français de l'époque... qui m'avait fait bondir. Le verdict était sans appel. Fabrice était un personnage de roman niais et falot. Vous imaginez ? Mon « amant littéraire »... une cruche. Monsieur M. l'avait décrété. Une cruche. Ça tue... Sur le moment.
Parce qu'en réfléchissant au contenu de ce billet, malgré les années, et les nombreux, très nombreux héros magnifiques, chevelus ou pas, aux yeux bleus ou pas, à cheval ou à moto, croisés au fil des pages, c'est quand même Fabrice qui a ressurgi.
Fabrice le niais, le falot. Fabrice la cruche.
Fabrice sur son cheval, ses yeux bleus et ses cheveux fous.
Et vous? Votre amant(e)? Vous l'avez rencontré dans quel livre?