L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir- Rosa Montero
"La peine aiguë est une aliénation. Vous vous taisez et vous vous renfermez"
Rosa Montero est vraiment un écrivain merveilleux. Je la savais talentueuse, pour avoir lu quelques unes de ses excellentes fictions (ici et là), mais lorsqu'elle se raconte, et qu'elle évoque Marie Curie, c'est tout simplement... merveilleux.
Alors qu'on lui demande de rédiger la préface d'un ouvrage consacré à la grande scientifique qu'était Marie Curie, Rosa Montero s'est passionnée pour cette femme hors du commun, s'est documentée tant et plus, s'est plongée dans la lecture des dizaines d'ouvrages. De ces recherches est sorti "L'idée ridicule..." inattendu et superbe.
Au delà de l'admiration légitime que peut susciter un personnage comme Marie Curie, combative, ardente, brillante, Rosa Montero, dont le mari est décédé des suites d'une longue maladie, évoque avec tendresse et émotion l'amour inconditionnel qui lia Marie et Pierre Curie, jusqu'à la mort accidentelle de celui-ci. Un choc d'une violence extrême pour Marie, dont la souffrance fait naturellement écho à celle de notre Rosa aujourd'hui. J'ai adoré sa façon très particulière de s'adresser au lecteur, la proximité qu'elle installe avec lui, cette facon simple, tellement touchante, tellement belle, de parler de l'amour, du deuil, de la mort, de l'amitié, de sa vie avec celui qui n'est plus... J'ai annoté et souligné des dizaines de passages, de petites phrases qui foudroient, impossible de les livrer toutes. J'ai appris au passage une foule de choses passionnantes sur Marie Curie mais Rosa... elle est tout simplement merveilleuse ;)
Un vrai coup de coeur que ce livre au si beau titre !
Un grand merci à Mybookbox d'avoir mis ce livre dans la box du mois ! (pour le moment, je suis ravie de mon abonnement, les bouquins sont de très grande qualité)
"Voilà pourquoi je regrette de ne pas connaître aussi le passé, la vie de Pablo que je n'ai pas vécue. Je veux tout savoir de lui. Si j'arrivais à tout savoir, absolument tout, ce serait comme s'il n'avait pas disparu. Nous portons nos morts sur notre dos. (...)
Nous sommes les reliquaires des gens que nous aimons. Nous les portons en nous, nous sommes leur mémoire."
Une participation au mois espagnol de Sharon