juste après la vague- Sandrine Collette
"Chacun lutte pour soi, le monde autour a disparu"
Une vague gigantesque a tout emporté. Les seuls survivants semblent être une famille de sept enfants, avec leurs parents. L'eau poursuit sa montée, menaçant de les faire disparaître à leur tour. Il va falloir partir, tenter d'accéder aux Terres Hautes et pour cela, le sacrifice de trois des enfants est nécessaire. Noé, Louie et leur petite soeur à moitié aveugle resteront sur place, avec la promesse écrite dans une lettre par Madie, la maman, qu'on reviendra les chercher...
Roman impitoyable au scénario glaçant, qui prend le coeur et serre la gorge, ma première rencontre avec Sandrine Collette fut très musclée ! J'ai tout aimé dans ce livre qui sans jamais glisser vers le pathos, ne se contente pas de nous terrifier : l'humain est bien là, toujours là: l'amour d'une mère déchirée par le choix qu'on lui impose, la solidarité entre les enfants, si jeunes et pourtant si débrouillards, la culpabilité d'un père qui lui, ne s'est pas donné le choix... "Juste après la vague" dépasse le cadre du simple récit de survie, qui je pense m'aurait lassée. Sandrine Collette soigne ses personnages (façon de parler, les pauvres...) qu'elle rend intéressants et attachants. Même le père à qui j'ai eu envie de coller des baffes...
Sandrine Collette nous fait vivre aux côtés des enfants sacrifiés, et nous embarque dans un second temps avec le reste de la famille, dans une petite barque au milieu de l'océan et de ses multiples dangers. C'est totalement addictif et j'ai tout à fait accroché à son écriture efficace, faite de ruptures, parfois au beau milieu d'une phrase. Les descriptions de l'océan en furie sont à couper le souffle. Elle est forte, la Sandrine...
Impossible de lâcher ce formidable roman avant la fin qui je vous le donne en mille, m'a plu :) Mon point sensible du moment, la fin, après quelques déconvenues... Mais "Juste après la vague" est excellent, jusqu'à la dernière ligne !
"Machinalement, elle a compté les enfants nerveux entassés dans l'embarcation: de un à six. A six, quelque chose s'est brisé au-dedans d'elle, quelque chose qui sait que six, ce n'est pas le bon chiffre."
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