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Aux Bouquins Garnis
27 novembre 2017

La bonne nouvelle du lundi- Le traducteur cleptomane, Dezso Kosztolanyi

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"Toute proportion gardée, l'homme est bien petit, le monde assurément bien grand."

Je n'ai pas chroniqué de recueils de nouvelles depuis un petit moment et voilà que je tombe presque par hasard sur ce petit bijou de la littérature hongroise, sur lequel je vous conseille de vous précipiter et qui m'a redonné l'envie de me jeter sur mon clavier ! Ces onze nouvelles sont si excellentes qu'il m'a été impossible d'en choisir une à présenter pour le rendez-vous du lundi de Martine. Chez Dezso Kosztolanyi, tout est bon, délicat, grinçant, débordant d'imagination et si drôle !

L'alter ego de l'écrivain, un certain Kornel Esti, anarchiste raffiné, écrivain, poète maudit, voyageur, est le narrateur de ces histoires où l'absurde devient philosophie, mode de pensée, art de vivre. Dans le Budapest des années 30, Kornel évoque un Président qui a fait de son sommeil une oeuvre de salut public, un traducteur brillant mais cleptomane, un homme que son excès d'argent embarrasse... Kornel se met parfois en scène et narre son aventure dans une ville où la franchise n'est pas un défaut- lisez pour comprendre, je reste volontairement énigmatique-. Ailleurs, il converse avec un contrôleur de train sans comprendre un traître mot de sa langue- celle-ci est vraiment trop drôle, je souris encore en y pensant- ou critique avec conviction un manuscrit qu'il n'a pas lu. La jubilation de l'auteur à placer ses personnages dans des situations invraisemblables ou étranges est communicative : on rit et on s'émeut, car si le trait est féroce, le regard est plein de compassion. L'humour de Kosztolanyi est caustique et élégant, jamais cynique, et l'écriture est belle, vraiment.

En terminant le recueil, je ne suis pas loin de crier au génie !

Merci à Lecture-écriture d'avoir piqué ma curiosité en proposant de découvrir cet auteur injustement méconnu.

 

 

" Mes amis, un dormeur, c'est quelqu'un qui comprend toujours et toujours pardonne. Un dormeur ne peut jamais être un ennemi. Dès qu'un homme s'endort, il tourne le dos à la vie, à toute haine, toute méchanceté cesse d'exister pour lui, comme pour un mort."

                                               

bonnenouvellelundi

 

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Commentaires
Z
Oh, ma Petite Comète adorée, comment vais-je faire pour tout lire ??? l'impression de passer à côté d'un très bon livre
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A
Oui, tu donnes sacrément envie !
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A
Et bien dis donc, tu donnes envie ! Je le note précieusement.
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C
pas lu ! Je vais !
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