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Aux Bouquins Garnis
1 mai 2017

Un ano con Almodovar # 8- Kika

kika02

Huitième édition de notre challenge consacré à Pedro Almodovar... ce mois-ci, Pousse et moi avons regardé "Kika" : avec ce film de 1993, où apparaît Victoria Abril (pour la première fois depuis le début du défi) on est dans du lourd, au sens premier du mot. Lourd lourd lourd...

Kika est une jolie et accorte maquilleuse. Elle entretient une liaison avec Ramon, un photographe traumatisé par le suicide de sa mère, et couche en même temps avec Nicholas, le beau-père de Ramon, qui lui-même collectionne les aventures, notamment avec Amparo, la meilleure amie de Kika. Kika a une femme de ménage lesbienne, Juana. Juana a un frère, Paul, acteur de films porno et- forcément- obsédé sexuel. Echappé de prison, il viole Kika. La scène est filmée par un voyeur depuis sa fenêtre. Andréa, ex-psy détraquée et balafrée, animatrice d'une émission télé à sensation, réussit à obtenir les images de l'agression et à les diffuser...

Kika est un grand bazar qui entend dénoncer le voyeurisme télévisuel et plein d'autres choses, le genre d'oeuvre-brouillon que l'on trouve parfois dans la filmographie d'Almodovar. Almodovar veut parler de tout et se disperse. Les séquences s'enchaînent, c'est violent, hyper rythmé, coloré, foutraque, entre comédie et tragédie-gore, où les meurtres pleuvent et la méchanceté domine (bouhh Victoria Abril, déguisée en créature de l'espace, avec sa caméra sur la tête et ses tétés lumineux elle est méchaaaaanteee comme une teigne). Nicholas n'est pas clair non plus, quant au pauvre Ramon, comment dire, il est inconsistant. Mais résistant. Il meurt deux fois et ressuscite deux fois, grâce à Kika, qui porte le film sur ses frêles épaules, avec son charme et sa douce folie. Dans "Kika", comme toujours, il y a le film dans le film, des écrivains, des gens de la télé hyper tordus, du chantage, du sexe avec une scène de viol longue comme un jour sans pain et tournant au grotesque ( Almodovar est le genre de réaliseur qui réussit à filmer ce genre de choses sans que je parte en courant, c'est dire si je l'aime), de l'inceste dédramatisé à un tel point qu'il faut se pincer pour y croire. Il y a aussi des morts pas vraiment morts, des miracles comme ceux qu'on trouve chez Jésus (Almodovar aime bien ça, on le sait, ici il utilise une ampoule électrique pour provoquer le miracle...) des morts pour de vrai et quelques sentiments assez jolis qui affleurent au milieu de ce cirque Pinder...

C'est du Almodovar de seconde zone. Totalement barré, qui part dans tous les sens, fait mal aux yeux et à la tête, avec malgré tout ce je ne sais quoi (l'humanité sans doute, totalement folle mais dotée d'une puissante énergie créatrice) qui fait qu'on reste jusqu'au bout (1h50 tout de même...) et qu'on sourit même à la fin, séduit par le furieux instinct de vie de la demoiselle Kika :) avant d'aller prendre un doliprane...

                 

les-copines-vous-invitent-au-cinema-petit-challenge-un-ano-con-almodovar-21979420

 

Allons voir ce que mon amie Pousse en a pensé

Le mois prochain on regarde "Talons aiguilles", ça vous tente ?

       

 

 

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Commentaires
A
Je l'ai vu celui-ci là et j'avais très moyennement apprécié. Pas du tout à la hauteur de ce qu'il a fait par la suite.
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P
Un film assez déroutant qui renvoie aux débuts de la filmo d'Almodovar... Beaucoup d'absurde et de bizarrerie... Mais une belle énergie et une Kika haute en couleurs !!
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