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Aux Bouquins Garnis
9 mai 2015

Azadi- Saïdeh Pakravan

 

9782714460158"Je déteste le fait que même quand nous sommes en train de nous amuser, il y ait toujours cette peur diffuse de quelque chose qui peut arriver, des officiels faisant irruption et nous attrapant en train de faire ce que nous ne considérons pas comme mal mais eux, si, puisque pour eux, tout est mal. Nous nous sentons toujours coupable, nous avons le sentiment que nous commettons des péchés impardonnables"

Nous sommes à Téhéran, en juin 2009. La réélection truquée d'Ahmadinejad provoque un grand mouvement de révolte des étudiants iraniens. Parmi eux, la jeune Raha a l'espoir chevillé au corps. Elle est persuadée que les choses peuvent changer en Iran et participe activement aux manifestations qui secouent le pays, manifestations sévèrement réprimées par le pouvoir en place. Jusqu'au jour où Raha est arrêtée, emprisonnée et victime de violences abominables. Elle sortira brisée de cet enfer, puis déterminée à réclamer justice. En Iran, cela relève du combat perdu d'avance, lorsqu'on est une femme...

Voilà un livre dont le propos, terriblement actuel, est passionnant. Saïdeh Pakravan met en lumière de nombreux aspects de la société iranienne: la place -inexistante- des femmes, et d'autres moins connus comme la différence de classes sociales - l'union entre un modeste paysan et une citadine aisée est impensable - ou encore le fonctionnement (ou dysfonctionnement...) d'une justice aberrante et arbitraire, l'omniprésence -délirante- du religieux... Le roman est très documenté et c'est là où le bât blesse, paradoxalement. «Azadi» souffre de longueurs, surtout dans sa première partie, trop bavarde et répétitive. Le rythme s'accélère et prend son envol au moment de l'arrestation de Raha, décrite de façon très forte et réaliste, à la limite du soutenable, avant de s'essouffler à nouveau par trop de discours. Les personnages interviennent tour à tour mais semblent n'être que les porte-paroles de l'auteure. On ne les différencie pas (ou à peine) les uns des autres, faute d'un style qui leur est propre. Du coup, ils manquent cruellement de consistance romanesque. Quant à l'écriture, de façon générale, elle est maladroite et bancale. 

Ces bémols m'empêchent de souscrire sans réserve à ce roman intéressant mais inégal. Dommage.

 

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Commentaires
C
C'est dommage que le roman ne soit pas réussi car le sujet est intéressant et tout ce qui permet de parler de la place de la femme dans la société iranienne aussi.
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A
Je crois que je vais créer un collectif : "Stop aux longueurs dans les romans, par pitié !"
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A
Les bémols me font hésiter. Quitte à lire sur l'Iran, je pense que je choisirais plutôt "je vous écris de Téhéran".
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K
On peut lui pardonner si elle n'écrit pas dans sa langue maternelle et se focaliser sur ce qu'elle dit, alors (suite à ta réponse)
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Z
Entièrement d'accord avec toi
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