Les Blondes- Emily Schultz
"Un écriteau sur un chevalet portait cette inscription : "LES BLONDES DOIVENT OBLIGATOIREMENT ATTENDRE DANS CETTE FILE."
"Les Blondes" est une dystopie, ou un roman thriller d'anticipation à dimension sociologique (ce que génère une pandémie en termes de comportements, entre autres) appelez ça comme vous voulez, en réalité il est du genre inclassable.
Nous avons Hazel, une jeune femme enceinte de son prof de fac, isolée dans un chalet. Elle raconte à l'enfant qu'elle porte tout ce qui s'est passé, par le menu, (les événements sont vraiment passés au crible) depuis l'annonce de sa grossesse, au départ pas très bien accueillie. Et il s'en est passé des choses...
Les blondes sont frappées d'un mal mystérieux qui les rend folles furieuses. Elles s'attaquent à tous ceux qu'elles croisent. Les blondes ne séduisent plus, elles font peur. Et celles qui ne sont pas contaminées par le virus doivent se raser, (le moindre poil est contrôlé...) dissimuler leur couleur naturelle, elles sont devenues des parias.
Le pitch de ce roman est très original et il soulève avec finesse et minutie des tas de questions intéressantes sur la maternité, la beauté, la féminité. Pourtant mon bilan reste un peu mitigé. J'ai souffert de certaines longueurs, et je suis sûre qu'il aurait gagné à être plus court, moins dense. Les moments forts sont nombreux, comme la première agression du métro, ou la mise en quarantaine, les scènes terrifiantes de tonte... mais la tension réelle (qui m'a empêchée d'abandonner ma lecture et a maintenu mon intérêt jusqu'au bout malgré tout) est altérée par certains développements longuets (les passages consacrés à la mère d'Hazel, par exemple, ou au glockenspiel, intéressants certes mais pas indispensables...) J'aurais aimé davantage de nervosité, une intrigue plus resserrée.
"Les Blondes" est un bon roman, écrit dans une langue simple et directe, qui tient plutôt bien la route malgré quelques défauts. Dommage quand même.
"Le test de grossesse s'appelait Première Réaction, comme si la boîte rose renfermait une catastrophe en puissance. De petits pompiers roses avec des échelles roses, qui se préparaient à m'escalader."
Cuné (bien sûr, c'est elle qui m'a donné envie...) et Albertine ont beaucoup aimé.
Très sympa, l'idée d'une playlist accompagnant la lecture à la fin du livre :)