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Aux Bouquins Garnis
4 mars 2015

Vertige- Franck Thilliez

"L'homme est une bête lorsqu'il est confronté à l'enfermement."

 

9782265093768FSAu départ, il y a ceci: trois hommes et un chien, abandonnés au fond d'un gouffre glacial. L'un d'entre eux porte sur le visage un masque, qui explosera s'il s'éloigne des deux autres, eux-mêmes entravés. Qui les a amenés dans cet endroit maudit? Et pourquoi? Au dos de chacun des trois individus, un message : « voleur », « menteur » ,« tueur »... Qu'ont-ils fait pour se retrouver dans une situation aussi désespérée? Quels lourds secrets (crimes...) cachent-ils?Jonathan Touvier, l'un des trois protagonistes, alpiniste chevronné, est le narrateur de cet enfer.

Voilà une lecture commencée dans l'enthousiasme, car après une période bisounours, j'avais envie de sang frais. Elle s'est malheureusement terminée en cacahuète.  Franck Thilliez, que je découvre avec ce titre, place ses personnages dans une situation extrême de chez extrême (ici le froid, le grand froid, la faim, la peur, la soif, la folie qui guette, la totale) et moi j'aime beaucoup ça, les romans hyper tendus, les huis-clos avec un bon gros suspense... Quand j'ai commencé « Vertige » je me suis dit que j'avais trouvé le Graal. Ecriture nerveuse, efficace, (ça a été une bonne surprise, je crains tellement les polars écrits à la machette, le style de Thilliez est très agréable) chapitres courts, personnages bien trempés dont on n'est jamais sûrs... secrets bien gardés, du sang, des cris, de la souffrance, des coups de hache et même... je n'en dis pas plus.

Voilà un auteur qui ne fait pas dans la dentelle, et ça marche, ça marche vraiment bien pendant un bon moment. On est ferrés... Et puis je ne sais pas ce qui se passe, soudain ça fonctionne moins bien, puis plus du tout. L'intrigue se complique, ça devient long, on est saturés d'hémoglobine, les coincidences sont trop grosses, les invraisemblances se multiplient, on peine à arriver au bout... la cocotte est pleine. En un mot, on n'y croit plus. Ah oui, la fin... je ne l'ai pas comprise, je l'ai pourtant relu deux fois. Et ce que je pense avoir saisi, au final, ne me plaît pas.Trop gros, trop facile, trop trop trop.

"Tous trois, nous sommes assis sous la tente, autour des maigres éléments dont nous disposons. Les deux oranges sont grosses, pleines de jus, j’en suis sûr. J’en prends une et la caresse d’un geste gourmand. L’envie me prend de lui dessiner deux yeux, un nez, une bouche pour qu’elle me sourie, mais je n’ai même pas de stylo.
Dans notre nid, nul ne parle et n’en ressent l’envie. La toile oscille, comme si des mains invisibles la caressaient. Michel regarde ces mouvements ondulatoires avec son gros masque renfoncé entre ses épaules. Là-bas, dans le noir, le puits se met à chanter. On dirait des tuyaux d’orgue au fond d’une église, c’est effroyable. Puis il y a nos tubes digestifs aussi, qui font de drôles de bruits. Je crois que chacun d’entre nous bascule, en ce moment même, du côté où il se rend compte que, peut-être, personne ne viendra nous chercher."

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Commentaires
S
Je crois que j'ai écrit à peu près le même billet que toi quand j'ai lu ce roman, mon premier essai avec Thilliez, sauf que je n'ai pas terminé le livre...
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S
oh bah écoute, je vais passer tranquillement mon chemin hein, déjà que j'ai du mal avec le polar gore....
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F
lu une fois, il m'a semblé qu'il plagiait le genre en mode pique-assiette ... coucou et bises de passage ;-)
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Z
A trop vouloir piocher dans le filon, la source se tarit et ... Bon, je dis ça, mais je n'ai lu aucun livre de cet auteur et tu ne me donne pas envie de m'y plonger
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A
J'hésitais sur cet auteur, il est beaucoup chroniqué, les trop trop trop me confirment que je passe ! merci Béa ! Je sature un peu sur les séries polar glauques, il faut dire (mais bon, c'est ma faute aussi, je pourrais relire Proust !)
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