Un an après- Anne Wiazemsky
"Aimer m’enlève toute mon indépendance".
Dans «Un an après» la comédienne Anne Wiazemsky raconte l'année 68, qu'elle vécut aux côtés de son mari Jean-Luc Godard. Jeune, enthousiaste, éprise de liberté, Anne relate les barricades, la radicalisation de Godard, sa rupture avec le cinéma traditionnel, sa jalousie suicidaire qui signa la fin de leur courte union.
Cette lecture m'a laissé dubitative, pour rester polie. D'abord, pourquoi qualifier de roman un récit purement autobiographique? (plus vendeur sans doute). L'auteure se veut témoin d'une époque, mais en réalité, c'est exclusivement d'elle dont il s'agit. Cette histoire est celle d'Anne Wiazemsky, rien que la sienne, et le prétendu témoignage historique n'est ici qu'un prétexte pour parler de soi. Pourquoi pas, mais dans ce cas, il serait bon de l'afficher clairement...
Je reconnais volontiers que ce genre de littérature nombriliste n'est pas trop mon truc: «Anne au milieu des pavés», «Anne fait du patin à roulettes», «Anne à la plage», «Anne se dispute avec Jean-Luc», «Anne au restaurant» «Anne et ses cheveux roux»... cela m'a très vite lassée, d'autant que l'écriture, pas déplaisante, n'a cependant rien de remarquable et ne sauve pas le tout de l'ennui. Rien qui accroche. Le style, très fade, est dépourvu des qualités littéraires qu'on attend d'un récit ou d'un roman (puisque on parle de roman...). Le livre s'achève sur la fin d'un mariage qu'Anne Wiazemsky «n'écrira pas». J'ai envie de dire, sans méchanceté, qu'elle fait bien...