L'homme descend de la voiture- Pierre Patrolin

Un homme, marié avec une femme charmante, achète une voiture. Acte anodin s'il en est. Sauf que chez ce monsieur là, cet achat vire gentiment mais sûrement à l'obsession. Il va y passer du temps, beaucoup de temps, dans sa voiture, en parler beaucoup, beaucoup... La découverte d'un fusil chez notre bonhomme ne va pas arranger les choses, l'objet va prendre lui aussi une place considérable, on se demande ce qu'il va en faire... Zigouiller quelqu'un peut-être... 

J'ai le regret de dire que je suis totalement passée à côté de ce livre gentiment envoyé par la librairie Dialogues. Les descriptions détaillées (le mot est faible, elles font à elles seules presque tout le roman) de tout ce qui compose la voiture ont bien entendu un sens, Pierre Patrolin semble avoir un univers bien à lui "cocasse et inquiétant" comme j'ai pu lire quelque part. Oui, il balade le lecteur, tout ceci est un jeu, cette personnalité qui semble se désagréger, au volant de sa voiture, armée d'un fusil, ce vrai-faux suspense censé tenir en haleine, et toutes ces odeurs, envahissantes, de nourriture,( le monsieur et son épouse passent pas mal de temps à manger...) de voiture, de cuir... C'est singulier, à n'en pas douter. Pour ma part, je me suis ennuyée, beaucoup, beaucoup. Je reconnais que l'auteur a du style, de l'humour certainement. Je dois être un peu ronchon de nature car j'ai peu ri et peu frissonné. Mais je suis certaine que bien des lecteurs seront séduits, amusés, intrigués... Une librairie où je suis passée récemment en a même fait un coup de coeur... Je ne suis juste pas la bonne cliente pour ce genre de roman expérimental.  

Merci à Mathilde, de Dialogues, et merci aussi à ma chère Aifelle :))

«Je l'ai tuée sans méchanceté, elle ne voulait pas sortir. J'avais d'abord baissé la vitre de la portière, en pressant l'index sur le poussoir de l'accoudoir. Avec délicatesse. 
Elle volait autour de moi. Elle bourdonnait sous le pare-brise, sans décider de s'approcher de la vitre que j'avais ouverte afin qu'elle puisse s'enfuir. Ensuite, la mouche s'était posée sur le plastique neuf du tableau de bord. Noire, un peu brillante sur le grain mat de la garniture de polypropylène. Les ailes immobiles quand je l'ai écrasée. Par surprise. D'un coup sec, en lâchant le volant. Son corps s'est aplati, sous le coup de mon poing, avant de tomber, dans le même mouvement, entre le vide-poches et les gros boutons noirs qui commandent le réglage de la ventilation. 
Je me suis arrêté près du trottoir, j'ai coupé le contact pour éteindre le moteur. Puis je suis descendu de la voiture.»

Comments

[Alex mot a mots]

Dommage, le titre me tentait bien.

[zazy]

La voiture... un outil de travail, donc pas de quoi faire un roman. Je passe

[somaja]

Un roman pour les hommes sans doute . ;) je passe.

[sous les galets]

Rho la la figure toi que je viens de lire le billet de keisha sur Duane est dépressif, exactement à l'opposé de ce livre (l'histoire d'un type qui lâche sa voiture et décide de tout faire à pied) et là, bon, bah, je passe allègrement mon tour, pas tentée de chez pas tentée.

des bises ma belle

[aifelle1]

Je me demandais pourquoi tu me disais merci, et puis je me suis souvenue ;-) J'espère que tu auras plus de chance la prochaine fois. J'en lis un en ce moment qui ne me passionne pas non plus, ça arrive.