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"La profession de médecin, c'est risqué, même quand tu t'occupes de cadavres. Si tu ne veux pas faire face à l'inconnu, change de métier."

Une envie soudaine de roman médical, ce "choeur des femmes" qui traînait depuis longtemps dans ma PAL... et voilà, j'ai lu ce roman considéré par beaucoup comme un chef-d'oeuvre. Bon, je ne dois pas être comme tout le monde. Je n'ai pas aimé. En plus, je me le suis coltinée jusqu'au bout ( maso la fille). Et il est gros. Mon dieu qu'il est gros... 

Alors qu'elle se destine à la chirurgie gynécologique, la jeune et ambitieuse Jean Atwood doit terminer son internat par six mois de purge ( c'est ainsi qu'elle voit les choses) dans une petite unité de" médecine de la femme", dirigée par Franz Karma, un généraliste aux méthodes peu orthodoxes. En effet, il écoute les patientes, ne les juge pas, ne pratique pas d'examens humiliants systématiques... L'interne et le toubib ne semblent donc pas faits pour s'entendre. Elle est agressive, vindicative, remontée comme une pendule, lui, pas vraiment. Il est plutôt du genre saint, avec quelques petits défauts et une vilaine barbe pour faire bien.

Bien sûr, l'imbuvable Jean Atwood va se bonifier au contact du docteur Karma, se faire aimer de tous, des patientes, des secrétaires, de Karma lui-même, découvrir la "vraie" médecine, des secrets de famille, (même ici, on en trouve) nous révéler peu à peu les raisons de son mal-être... Je dis bien sûr, parce que franchement, tout cela est couru d'avance. Forcément, Jean Atwood, pour être aussi hargneuse, méprisante, doit bien cacher quelques souffrances et ne peut que devenir meilleure une sainte... La méchante sorcière n'est qu'une façade, vous l'aurez compris. 

Et puis, il y a le corps des femmes, les consultations qui permettent de vider leur sac de souffrance, le malaise grandissant face à une médecine de moins en moins "soignante", toujours plus distante et humiliante. (les spécialistes sont des vilains pas beaux, c'est manichéen tout plein) Heureusement, Karma est là, il va nous arranger tout ça (lui c'est le gentil généraliste)

Aucun cliché ne nous est épargné. Dans ce choeur de femmes cacophonique, on trouve la fille violée, la cougar, la nympho, la camionneuse, l'ado qui veut prendre la pilule en cachette, la lesbienne... j'en passe et des meilleures. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Martin Wincker ne fait pas dans la subtilité. Le texte joue sur de multiples narrateurs, on y trouve même des chansons ou des poèmes, il est aussi émaillé sur plusieurs pages de post internet, une page ou deux auraient été intéressantes, au delà c'est la crise de foie. Sauf qu'ici, on est clairement dans le "trop", alors ça ne risque pas de se limiter à une page ou deux. L'auteur a voulu faire original, varié... il a malheureusement fait dans la compilation indigeste.

Donc la crise de foie.

 Et puis, il y a cette Jean Atwood, ses longs monologues introspectifs haineux... bouh, que c'est désagréable... Je m'attendais à être émue, j'ai été horripilée, me suis beaucoup ennuyée.

 Ah, et le pompon, que je gardais pour la fin... c'est la fin ! Délirante, absurde, avec son paquet de coincidences et d' invraisemblances, tout droit sorties des "Feux de l'amour". Mais non, on est toujours dans " Le choeur des femmes", roman médical tendance humaniste, qui prend soudain un virage final surprenant (le mot est faible) vers le rose bonbon.

Je m'en veux beaucoup de ce côté bonne élève qui m'oblige à finir un livre qui me déplaît si j'ai dépassé les cents pages, (genre je vais pas abandonner maintenant alors que je me suis déjà tapé tout ça) Vous êtes comme ça aussi?

Phili n'est pas super emballée non plus