"Bleu, le monde au commencement des âges"
J'ai lu plein d'avis positifs sur le roman d'Olivier Bleys "Concerto pour la main morte". N'écoutant que mes copines blogueuses mon esprit de contradiction, j'ai décidé de lire "Pastel" du même Olivier Bleys. A vrai dire, le sujet m'amusait (un peu de couleur en cet été morose...) et j'avais envie d'une lecture moyenâgeuse. Donc, j'ai lu "Pastel".
En 1420, en Albigeois, Maître Lucas Terrefort est un teinturier renommé, entièrement dévoué à sa passion du rouge,"ce rouge d'un mérite si rare qu'une loi le réserve aux princes de sang”. Son fils, Simon, né avec une tâche écarlate sur le visage, sera lui aussi initié dès son plus jeune âge à l'art de la teinture du rouge. Là où le bât blesse, c'est que Simon rêve de travailler le bleu, la couleur des mécréants. Enfer et damnation ! Devant l'obstination de son fils, Lucas, outragé, le renie.
La rencontre de Simon avec Joachim Fressard, un rusé négociant en pastel, va changer le destin du jeune garçon et lui réserver bien des aventures et mésaventures...
Je n'ai rien à reprocher à ce roman, ou pas grand chose : le sujet est original et piquant, -le petit monde des teinturiers au XVe siècle, la guerre entre le rouge et le bleu, on ne peut pas dire que ces thèmes soient courants en littérature, et puis on apprend plein de choses, c'est très bien documenté-, l'écriture d'Olivier Bleys est sans défauts, élégante, poétique et fluide, le récit est dynamique, les rebondissements ne manquent pas, et pourtant, allez savoir pourquoi, je me suis ennuyée. Mais ennuyée ferme. Je l'ai terminé pourtant ce "Pastel", cherchant jusqu'au bout ce qui me manquait pour adhérer. J'ai noté quelque part "personnages schématiques et artificiels"... c'est un peu vrai, le personnage de Maguelonne, notamment, m'a semblé légèrement incohérent (elle n'aime pas Simon, elle l'aime, en fait elle ne l'aime pas, est-ce-qu'elle l'aime, au fond?), celui de Simon bien peu sympathique, malgré toutes les catastrophes qui s'abattent sur lui, mais je ne suis quand même pas convaincue que cela suffise à provoquer un tel ennui...
Pardonnez-moi, ce billet est le moins objectif de la terre, je n'ai pas aimé, c'est tout, mais je ne décourage personne. Quand ça veut pas...
"Apprends la couleur, chéris- là, elle te prouvera la vanité de l'argent, des égards, de tout ce dont l'homme commun fait son miel."