La ligne de courtoisie-Nicolas Fargues
Depuis la naissance de Babinou d'amour, je ne compte plus les livres commencés et pas terminés, trop longs, trop bien écrits, pas assez bien écrits, j'ai sommeil, on verra plus tard, j'ai plus de couches, j'ai encore des couches, je vais faire un biberon, Babinou est ronchon (c'est pour la rime, mon Babinou n'est presque jamais ronchon)
Les bouquins me tombent des mains et c'est très frustrant.
L'autre jour, en faisant mes courses, je tombe sur "La ligne de courtoisie" de Nicolas Fargues et je me dis "tiens, un titre intrigant, un nombre de pages réduit, c'est pour moi ça, chouette, ça va me redonner l'appétit de lire, et puis je connais pas cet auteur etc". J'étais contente, quoi.
Autant le dire, "La ligne de courtoisie" n'est pas le livre qui va me remettre le pied à l'étrier, comme on dit.
Je l'ai trouvé tellement mauvais que les mots me manquent... (ils me manquent aussi car j'ai perdu la main en matière de chroniques de livres, faut bien le dire)
C'est l'histoire (enfin l'histoire... attendez la suite) d'un écrivain qui n'écrit plus beaucoup, qui est divorcé, qui a une personnalité plutôt fade et se fait marcher sur les pieds par tout le monde. Il a deux enfants : un fils qui s'appelle Stanley et une fille dont le nom m'échappe. Les enfants sont déjà grands, et très antipathiques. Comme le narrateur (Tout est antipathique dans ce livre, pardonnez-moi). Celui-ci organise un dîner, parce qu'il part vivre en Inde. Le dîner a lieu, et il part. Il va revenir. C'est à peu près tout.
Quelle lecture inutile... c'est à pleurer. J'ai mis trois semaines pour lire cette "ligne de courtoisie" parce que c'était mon petit défi à moi. Lire ce truc jusqu'au bout, je me l'étais promis. Suis une lectrice moi, pas seulement une mère...
Aucun intérêt, nulle part. Des personnages qui gravitent autour du narrateur -on se prend à rêver quand il se voit confier la lecture d'un manuscrit par le patron d'une pension où il réside... mais non, ça non plus, ça l'fait pas- et qui ne servent à rien, une fin super bof... Le séjour en Inde, dont on attend beaucoup ('y va s'passer des trucs, obligé...) s'avère lui aussi complètement creux.
Et puis il y a l'écriture de Nicolas Fargues. Il décrit tout, absolument tout avec une précision chirurgicale, il a le sens du mini détail inutile, il a de bons yeux, c'est sûr, rien ne lui échappe. ça se veut "nouveau roman", sans doute. Pour couronner le tout, Il use et abuse d'un vocabulaire pompeux, abscond, n'en jetez plus, c'est d'un ennui mortel.
Voilà. C'était le grand retour super festif de la Comète dans la blogosphère littéraire. Je vous ai manqué ? ;))))
"De la même manière que partager sa vie avec quelqu'un peut parfois lui donner tout son sens, je me suis néanmoins pris à composer mentalement comme s'il me faudrait l'écrire un jour quelque part, la légitimité d'un écrivain tient à son public et à rien d'autre. Sans public, la littérature reprend aussi sec toute sa dimension de passe-temps prétentieux et improductif."