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Aux Bouquins Garnis
28 novembre 2013

Il faut beaucoup aimer les hommes- Marie Darrieussecq

il faut beaucoup

Solange starlette actrice à Hollywood, aime beaucoup un homme, qu'elle rencontre au cours d'une soirée chez un certain... George Clooney. Très vite ils deviennent amants. Kouhouesso est lui aussi acteur. Il est beau, il est noir, elle est blanche et mignonnette. Lui ne rêve que d'une chose, adapter le livre " Au coeur des ténèbres" de Joseph Conrad, et en Afrique s'il vous plaît.  Solange ne rêve que de lui. Khouhouesso le tournera, son film, et Solange obtiendra même un rôle. Le reste je ne vous le raconte pas...

Ce roman m'a laissé des sentiments plutôt confus. J'ai été partagée tout au long de ma lecture entre une admiration sincère et un agacement non moins sincère. L'histoire est assez banale, malgré un contexte pittoresque (le monde du cinéma, Matt Damon, George Clooney, ou Vincent Cassel qui se mêlent de façon habile et amusante au récit) très bien rendu. 

Il s'agit d'un amour comme souvent dans les romans pas totalement partagé, où la différence se trouve en réalité bien au delà de la couleur de peau. Lui a de grands projets, une Grande Idée, et Solange semble bien pâlichonne à côté de lui (à tous les sens du terme !), dans l'attente de messages, de mots d'amour qui peinent à venir, et qui sont l'occasion de très belles pages sur l'attente. Il y a beaucoup de bonnes choses dans ce roman, je dois dire, même si mon enthousiasme n'est pas total, notamment concernant le traitement des personnages. Solange m'a paru bien fade et même si la fin du roman en laisse entrevoir autre chose, elle ne restera pas longtemps dans mon souvenir de lectrice. Kouhouesso un peu plus.

Surtout, ce qui va demeurer de ce roman c'est l'écriture, hallucinante, de Marie Darrieussecq. Quel style ! Riche, foisonnant, rythmé de phrases tantôt longues, courtes, il m'a littéralement coupé le souffle, trouvant son apogée dans la partie consacrée au tournage du film en Afrique... Un régal. 

Je parlais au début de ce billet de mon sentiment d'agacement. Je trouve que l'auteur en fait trop, que l'écriture si belle, si travaillée, devient par moments incompréhensible. J'ai buté par exemple sur ce passage relu trois fois. Ok mes neurones fonctionnent un peu au ralenti en ce moment mais... Jugez vous-même  :

"Elle était née où elle était née, dans la peau qui était la sienne, entourée des mots qui l'entouraient. Elle découvrait ça, que sur les noirs, ce n'est pas exactement que les Blancs n'ont rien à dire (ils n'arrêtent pas, ils n'arrêtaient depuis qu'elle était petite) ; non, c'est que sur les Noirs, les Blancs n'ont rien à dire aux Noirs. Même répéter, ils ne peuvent pas." 

???

Je préfère nettement ça :

"Plus tard sa cuisse était posée sur sa cuisse, et son bras sur son bras, et elle était si blanche et lui si noir que ça la faisait rire, c'était charmant, appétissant, quasi pâtissier; les corps se terminaient si nettement, se touchaient si franchement; s'arrêtaient et reprenaient exactement où les fermait la peau, et on avait envie de recommencer juste pour ça, pour vérifier encore qu'ici c'est moi et là c'est toi et que nous pouvons nous trouver et jouir de ça, précisement ça, la différence décorative, inventée exprès pour faire joli. Et il riait de la voir rire et elle se disait s'il rit c'est qu'il m'aime. S'il rit c'est que nous continuerons à rire et à jouir. (...)

Le ciel était d'un bleu de lait. Leur reflet avait disparu, dans la baie vitrée. Il ne restait d'eux qu'eux deux. Leur image s'était repliée où vivent les images, dans les plis des collines de Hollywood, dans l'ombre."

 Un grand merci à ma chère Cuné ! :))

Clara a adoré. Lisez son billet ici

 

  

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Commentaires
Z
Je sais que je le lirai lorsqu'il sera libre à la bibliothèque.<br /> <br /> Alors comment ça va avec petit bonhomme ?<br /> <br /> Si tu as quelques instants, clique ici : http://zazymut.over-blog.com/2013/12/sisterhood-of-the-world-bloggers-award.html
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L
Pas hyper convaincue par les extraits... Pourtant François Busnel semblait fou de ce livre!
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S
J'attends qu'il soit à la bibli pour le lire.
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A
Je ne suis pas complètement enthousiaste non plus, pas tout à fait pour les mêmes raisons que toi... mais quelque chose m'a retenu d'en faire un coup de coeur !!! Cependant, j'ai aimé vivre dans les pages de ce roman et cela m'a donné envie de continuer de lire l'auteure que je boudais un peu jusque là...
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D
Bonjour Une comète, jamais lu de roman de M. Darrieussecq, ça ne me tente pas du tout, désolé même si elle écrit bien. Bonne journée.
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