Un notaire peu ordinaire- Yves Ravey
"Quinze ans de bonne conduite, ça pèse dans la balance."
Freddy débarque chez sa cousine après avoir purgé une peine de prison pour viol. La cousine en question, Madame Rebernak, est la mère de la jeune Clémence, qui fut camarade de classe de la victime, et du narrateur de ce récit, dont on ne connaît pas l'identité. Elle ne veut pas de ce parent encombrant, dont elle se méfie toujours. Elle craint pour ses enfants, en particulier pour sa fille. Et si Freddy s'en prenait à elle?
Et puis il y a le fameux notaire, dont le fils est le petit ami de Clémence. Un monsieur tout à fait respectable. Madame Rebernak lui fait confiance. Et puis c'est grâce à lui qu'elle a du travail. Un homme bien, ce maître Montussaint.
Donc, l'arrivée de Freddy n'est pas vue d'un très bon oeil. On sent le drame qui couve. Un peu trop, dès les premières lignes. Et lorsque le drame arrive, très vite, puisque tout ceci ne compte qu'une centaine de pages, on se dit juste "voilà, pouf, c'est fini. Ah bon". J'aurais trouvé sensiblement la même chose dans "Var Matin", à la rubrique des faits-divers (voilà, vous connaissez à présent mon lieu de villégiature :))...
En même temps, cela laisse perplexe, cette écriture atone, style rapport de police. C'est déconcertant. On comprend bien que c'est voulu, que cette froideur est censée produire un effet, rendre le drame encore plus terrible, inéluctable, en dépouillant l'écriture au maximum. Oui, on comprend tout ça.
Pourquoi pas. Sauf que j'ai beau me dire que le procédé est malin, moderne, que le récit gagne en force, grâce au style minimaliste et à sa brièveté etc, je n'aime pas. J'ai du mal à chasser de vilaines pensées du genre "il ne s'est pas foulé, Yves Ravey... se ficherait pas un peu de nous?"
C'est un fait, l'écriture résolument sèche d'Yves Ravey ne m'a pas convaincue. Néanmoins je ne vous en détourne pas. A vous de voir.
Clara l'a lu et a été déçue, Keisha a plutôt aimé. Sandrine aussi.
Encore une lecture sur Kindle. Mon alliée des vacances :)