Quand souffle le vent du nord- Daniel Glattauer
Enfin, enfin mes amis, grâce au vent du nord qui a soufflé par hasard (heureux hasard) dans ma direction, j'ai rompu le cycle infernal des livres qui me soûlent, me déçoivent, me tombent des mains... je me suis plongée dans ce roman absolument délicieux et n'ai pas pu en sortir avant de l'avoir terminé. J'ai fait cuire du riz, préparé des tomates à la provençale, lavé ma cuisine, pris le métro, le livre tout près de moi. C'était tellement bien que je regrette d'avoir tourné, il y a quelques minutes, la dernière page...
Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de ce livre ou très vaguement, (c'était mon cas) je résume: il s'agit d'un échange de mails entre une femme et un homme, Emmi et Léo. Ils ne se connaissent pas, mais Emmi qui souhaite résilier un abonnement adresse par erreur son mail à Léo. Cette erreur va sceller leur rencontre virtuelle. Les voilà qui parlent, échangent propos malicieux et piques amusantes, et de fil en aiguille, il va se passer des choses entre eux. Oh, tellement de choses... Je ne vous dis pas lesquelles. C'est juste délicieux.
Ce livre est un régal, drôle, plein de tendresse, touchant, joliment écrit. Une vraie bonne surprise, légère, mais pas tant que ça. Pour ma part, j'ai marché à fond, j'ai adoré ces deux personnages, ai pesté contre Emmi (pas contre Léo, j'étais à 200% pro-Léo moi), et les dernières lignes m'ont fait frissonner d'émotion.
Exactement ce qu'il me fallait: du bon, du romanesque, de l'original, du moderne, du sympathique, du très sympathique, du subtil, de la fraîcheur, tout ça dans un roman qui n'a l'air de rien. Elle est pas belle la vie?
Je suis bien contente. J'ai vaincu le signe indien.
Chère Emmi, avez-vous remarqué que nous ne savons absolument rien l’un de l’autre? Nous créons des personnages virtuels, imaginaires, nous dessinons l’un de l’autre des portraits-robots illusoires. Nous posons des questions dont le charme est de ne pas obtenir de réponses. Oui, nous nous amusons à éveiller la curiosité de l’autre, à l’attiser en refusant de la satisfaire. Nous essayons de lire entre les lignes, entre les mots, presque entre les lettres. […]” »