Passés imparfaits- Patrick Dupuis
Des nouvelles, des nouvelles... quand j'ai lu le billet de Keisha sur ces "Passés imparfaits", j'ai tout de suite eu envie de postuler pour faire partie du voyage. Le livre est enfin arrivé jusqu'à moi et je remercie vivement la propriétaire (Keisha) et l'expéditrice (Minou) d'avoir pensé à moi :)
Ce recueil a suscité l'enthousiasme de la plupart des lectrices. Si j'osais, je mettrais un bémol au concert de louanges. Allez, j'ose...
"Passés imparfaits" met en scène des hommes et des femmes n'ayant pas totalement tiré un trait sur leur passé, heureux ou douloureux. Ils en parlent ("Mon Caramel") l'évoquent pour eux-mêmes ou celui-ci surgit, de façon inattendu, au détour d'un d'un souvenir, d'une rencontre (par exemple dans "Anna" où les retrouvailles de vieilles amies n'ont pas le résultat escompté) Patrick Dupuis aborde à vingt et une reprises ce joli thème, et c'est là où le bât blesse en ce qui me concerne.
Rapidement, j'ai eu la sensation de lire à peu près toujours la même chose. J'ai pourtant bien marqué quelques pauses, histoire d'éviter la lassitude, je me disais qu'un texte allait finir par l'emporter sur les autres et par m'emporter tout court. Eh bien non. En y réfléchissant, je pense que l'écriture de l'auteur n'est pas pour rien dans cette impression de déjà vu déjà lu. Elle est certes agréable, mais un peu monotone, un tantinet appliquée, sans grande fantaisie. De façon générale, il m'a manqué à la lecture de ces nouvelles le brin de folie, le petit truc inattendu, absurde, le minuscule dérèglement en apparence anodin et qui fait sursauter. Oui, j'aime bien sursauter quand je lis des nouvelles, ça n'a pas été le cas cette fois-ci.
Dommage.
Extrait :
"Je me souviens de la première fois. Elle est passée devant moi, et c'est à peine si elle m'a regardé. Je n'ai rien dit. Je l'ai juste admirée. Il faut dire que c'était le plein été et qu'elle ne portait pas grand chose sur elle : un petit chemisier blanc et une jupe pas très longue. Ses bras étaient nus. Ce sont d'ailleurs ses bras qui avaient les premiers attiré mon regard : deux magnifiques pains d'épice... Oh ! vous savez, il ne m'a pas fallu longtemps pour me rendre compte que tout le reste était du même acabit. Une bien jolie métisse avec de beaux yeux noirs et une peau dorée.
En la voyant, j'ai tout de suite pensé aux caramels de mon enfance." ("Mon Caramel")
Vous pouvez lire d'autres billets nettement plus élogieux, chez Keisha ou Philisine. Je ne parviens pas à trouver le billet de Minou pour vous donner le lien, mais je sais qu'elle a aimé !