"Le crime de l'Orient-Express"- Agatha Christie
Une petite lecture commune proposée par mon amie Phili et hop, je replonge avec délice dans l'univers d'Agatha Christie, auteur adoré et pourtant négligé depuis trop longtemps. Chère Agatha, en relisant "Le crime de l'Orient-Express", j'ai réalisé combien tu me manquais... Je reviens vers toi pour ne plus te quitter et rajoute quelques-uns de tes romans à ma PAL. 2013 sera l'année Agatha Christie ! C'est dit.
Un crime violent a été commis dans le train Stamboul-Calais. La victime était une crapule et les raisons de vouloir sa mort nombreuses. Par chance, Hercule Poirot, le fameux détective belge à moustaches, se trouve à bord du train et entreprend de confondre le criminel. Il y parviendra, comme toujours de façon magistrale.
Mon résumé est volontairement succinct, tout le monde ou presque connaît "Le Crime de l'Orient-Express"et il n'est bien sûr pas question d'en dévoiler quoique ce soit pour ceux qui auraient encore à le découvrir. Je préfère insister sur le plaisir que m'a procuré cette lecture.
Huis-clos feutré dissimulant une violence implacable, train bloqué par la neige, personnages hauts en couleur, énigme complexe en apparence impossible à résoudre... et surtout le panache et l'intelligence d'Hercule Poirot, pour qui "l'impossible est possible en dépit des apparences", tout concourt à faire de ce roman un petit chef d'oeuvre. Le fait de l'avoir déjà lu (il y a longtemps, mais mes souvenirs se sont réveillés dès la deuxième page) n'a pas du tout entamé mon plaisir. C'est plutôt rare lorsqu'il s'agit d'un policier, où l'intérêt réside souvent dans le dénouement. Sitôt lu sitôt oublié en ce qui me concerne, à quelques exceptions près. Celui-ci en fait partie. On ne le dit pas assez : Agatha Christie écrit bien, plante ses décors avec élégance et efficacité, sait créer des personnages inoubliables en deux coups de cuillères à pot : une richissime princesse " à la figure jaune de crapaud", une belle comtesse " à la peau très blanche et aux grands yeux sombres", coquette aussi bien dans la voix que dans le regard, ou encore un voyageur dont l'air"foncièrement bon", est démenti par "des petits yeux rusés"... Tous ces personnages sont décrits, avec malice, du point de vue d'Hercule Poirot, à qui décidément rien n'échappe.
Agathe Christie est une grande romancière parce qu'elle a le souci de son lecteur. Les raisonnements brillants mais tortueux d'Hercule Poirot pourraient le perdre or il n'en est rien. Les plans, les interrogatoires minutieux, les pauses sous forme de listes où sont répertoriés les protagonistes, les mobiles, les alibis, permettent de réfléchir en même temps qu'Hercule Poirot et de tenter de résoudre l'énigme avec lui. Je dis bien tenter. N'est pas Hercule qui veut :) Cet homme est un génie tout de même... et nous des lecteurs complètement bluffés par une démonstration et un final éblouissants.
Un gros régal.
"- Vous comprenez ce que je veux dire ?
- Parfaitement, dit Poirot. Tout cela est merveilleusement lumineux. Le meurtrier était un homme d'une très grande force, mais il n'est pas costaud, et d'ailleurs, c'est une femme, et par surcroît, c'est un droitier qui est gaucher..."
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Merci mesdames pour cette lecture partagée ! (avec Philisine Cave et Lecture et Cie, cliquez sur les liens pour lire leurs billets)
Sylvie, de Evalire, l'a aussi lu et chroniqué il y a quelque temps.
Trois challenges pour ce roman, celui d'Antoni, celui de Liliba, et le mien. Vous savez, celui avec les trains :))