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Aux Bouquins Garnis
5 septembre 2012

"Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant*"

Je n'avais pas prévu d'écrire aujourd'hui, mais la récente mésaventure d'une blogueuse relatée par Catherine ici m'a interpellée. Ce qui est arrivé à cette lectrice, qui dénonçait, très justement semble t-il, un ouvrage payé de sa poche, indigent et criblé de fautes, est lamentable. Elle a choisi de retirer son article, l'éditeur (pseudo-éditeur) ayant contacté la plateforme pour signifier son mécontentement. 

Je ne blogue pas depuis très longtemps et je dois reconnaître que parler d'un ouvrage qu'on n'a pas aimé n'est pas toujours simple. On prend le risque de blesser l'auteur ou l'éditeur, de recevoir une volée de bois vert de l'un et l'autre et on se sent parfois un peu gêné aux entournures. Je me suis pour ma part posé pas mal de questions il y a quelques mois avant de poster un billet sur un livre offert contre une critique et qui était... bref. Je l'ai publié quand même. A mes risques et périls.

Que faire quand on se retrouve dans ce genre de situation? Quelle attitude le lecteur doit-il adopter, quelle orientation donner à son blog? Doit-il mentir? Choisir de parler uniquement des auteurs morts pour éviter les procès??? Se contenter d'évoquer les lectures qu'il a aimées? Cela n'a évidemment aucun sens et rendrait le fait de chroniquer ses lectures inutile et malhonnête.

 Le blogueur est avant tout un lecteur, (si si je vous assure monsieur l'éditeur, il sait lire !) et s'il a envie de faire part de sa déception concernant un bouquin, il a le droit de le faire, ne vous en déplaise. On n'est pas là que pour acheter des livres( à prix d'or de plus en plus souvent hélas) et fermer sa gueule.

Aucune censure ne doit être admise, c'est clair et net. En ce qui me concerne, je continuerai à dire ce que je pense des livres que je lis, tant que j'en aurai l'envie.

Tout mon soutien à cette blogueuse qui a hélas décidé de ne pas poursuivre l'aventure. Peut-être changera t-elle d'avis...

Et merci à Catherine d'avoir relayé l'info.

 

*Raoul Vaneigem, "Rien n'est sacré, tout peut se dire"( 2003)

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Commentaires
F
C'est un thème d'actualité !
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C
Bonjour Béa, désolée de ne pas être passée plus tôt, j'ai été débordée (coms, mails...). Merci pour ton engagement et ton soutien à la blogueuse. Lien noté dans mon article.<br /> <br /> Bonne semaine.
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S
Je voudrais citer le cas d'un auteur, Guillaume Lebeau. Je n'ai pas aimé son livre, je l'ai dit, il a commenté mon article avec beaucoup de courtoisie et de générosité.
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J
Je suis choquée par cette histoire non seulement à cause de ce pseudo-éditeur mais aussi par le gérant de la plateforme de son blog. Comme il ne s'agissait pas de diffamation raciale ni religieuse, on ne devrait pas obliger un bloggeur de retirer son billet. Je voudrais savoir le nom de cette plateforme pour leur faire part de mon mécontentement vis-à-vis leur soi-disant code de déontologie!!  C'est une simple loi du marché: quand on vend un produit, on s'ouvre aux critiques! Vive le choix des consommateurs des produits de culture. Sinon, à quelque chose malheur est bon: la réaction de cet éditeur raté témoigne de la place voire de la force des blogs dans le monde des critiques de livres!!! C'est bien la preuve. Gare à vous, nos chers éditeurs: ce que les bloggeurs ont à dire ne compte pas pour des clopinettes! Continuez en toute liberté d'expression!
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P
La liberté (de la presse) ne s'use que quand on ne s'en sert pas : le slogan du Canard enchaîné que je reprends ici.
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Aux Bouquins Garnis
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