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Aux Bouquins Garnis
24 juin 2012

"Les voleurs de manhattan"- Adam Langer

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"Les voleurs de manhattan", largement plébiscité par la blogosphère, me tentait depuis un moment, sans pour autant que je me décide à l'acheter (trop de livres, pas sorti en poche etc). Aussi, quand j'ai vu sur le blog de Fransoaz qu'elle en faisait un livre voyageur, j'ai proposé ma candidature :-) Ah que j'ai bien fait ! Merci Fransoaz :)

A mi-chemin entre la satire, le thriller, et plein d'autres choses encore, "Les voleurs de manhattan" raconte l'histoire de Ian Minot, obscur auteur de nouvelles, rêvant d'être publié, comme sa petite amie roumaine Anya, comme le pseudo rappeur Blade Markham, qui connaît un succès éclatant grâce à sa biographie cousue de fil blanc "Blade to blade", comme tant d'autres... Ian enrage d'être sur la touche, refusé par toutes les maisons d'édition de New-York. Un jour, son chemin croise celui d'un ex-éditeur, Roth, dit"L'Homme Confiant" qui lui propose un étrange marché : écrire une autobiographie qui n'en est pas une, et serait basée sur la propre histoire de Roth, refusée par les éditeurs en son temps. Une bibliothèque incendiée, un manuscrit rare source de convoitise, des bandits, une belle jeune fille, tous ces éléments constituent l'histoire de Roth que Ian va devoir s'approprier. Si le plan fonctionne, la supercherie sera dévoilée d'une façon fracassante et Ian connnaîtra enfin les faveurs des éditeurs pour publier ses nouvelles... Roth a tout prévu. Ian accepte le marché. Dommage pour lui, tout se complique assez vite; il va découvrir à ses dépens que la vie n'est pas loin du roman, parfois...

Quel livre! Drôle, féroce, (le monde de l'édition où le mensonge est roi en prend joyeusement pour son grade) haletant,  mené à un rythme d'enfer, je ne saurais trop vous conseiller sa lecture. Il a en plus une particularité qui rajoute du sel au piment : l'invention d'un vocabulaire où les allusions littéraires sont nombreuses, et que le lecteur se fait une joie de découvrir (pour moi en tout cas c'était une joie, même si j'en ai loupé plus d'une). Par exemple, un "gatsby" est un veston chic, comme ceux que portait le héros de Fitzgerald, un "poppins "est un parapluie etc... les titres des chapitres font également référence à des livres ou des évènements célèbres dans l'histoire du plagiat et comme Adam Langer a pensé à tout (l'éditeur français aussi), un glossaire éclaire le lecteur à la fin du livre.

C'est bon, c'est très bon. De l'humour, du suspense, une histoire solide, du caractère, du style, de la maîtrise... ça roule, ça ne ressemble à rien d'autre. J'ai adoré.

 a toujours été purement commercial. Vendre des livres. Vous croyiez qu'il s'agissait d'une oeuvre caritative?

Je le dévisageai, incapable de parler. C'était donc là qu'il voulait en venir: un conseil cynique proféré par un homme amer persuadé de pouvoir plaquer son expérience minable sur la vie d'un parfait inconnu. Qui était-il, pour me juger ainsi? Lui, avec ses gatsby à mille dollars, son gogol en cachemire et ses franzens griffées?"

                        

"Roth m'avait préparé pour les hauts et les bas du monde de l'édition, ses démarrages et ses calages. C'était une vieille machine consciencieuse qui peinait à avancer à la vitesse du XXIe siècle, disait-il. On pouvait bien sûr envoyer à son éditeur un manuscrit en format pdf (...) oui, on pouvait retravailler son texte sur un ordinateur portable dans un Starbucks au lieu de griffonner à la plume sur un parchemin, mais certains aspects de l'édition n'allaient pas plus vite qu'à l'époque  du dit du Genji, mille ans plus tôt. (...)Si l'on pouvait faire bouger certains rouages (...) le processus dans son ensemble requérait bien trop d'étapes pour permettre de passer à la vitesse supérieure (...). Et si le catalogue de la rentrée d'automne chez Merrill Books m'avait déjà qualifié de "nouvelle voix intrépide dans l'univers de l'autobiographie", personne, à l'exception de Roth, de moi-même, du correcteur et peut-être de Jim Merrill, n'avait lu "Les voleurs de Manhattan".

Ce roman a été lu par Alex YsKeisha, Lystig, Kathel, Fransoaz bien sûr, et beaucoup d'autres...


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Commentaires
A
Tu me donnes vraiment envie de le lire, puis-je le demander aussi à Fransoaz ?<br /> <br /> Bonne journée
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V
La couverture n'est pas très engageante mais ton commentaire si. Pour les références littéraires, je pense que je passerais à côté car je suis beaucoup moins calée que toi.<br /> <br /> Bisous
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A
Je te rejoins : un bon bouquin.
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F
Ravie de ton enthousiasme; je me suis moi aussi délectée dans l'abondance des références littéraires.
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L
moi qui croyais que publier était une oeuvre caritative !!!!!
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