"Le Cherche Bonheur" Michael Zadoorian
Ella et John sont mariés depuis soixante ans. Aujourd'hui, ils sont vieux et malades. Elle est atteinte d'un cancer, lui perd peu à peu la mémoire.
Contre l'avis de tous, ils décident de rejoindre la Californie à bord de leur camping-car, baptisé le Cherche Bonheur, en empruntant pour cela la célèbre route 66, qui joint Chicago à Los Angeles.
Leur aventure, jalonnée de rencontres, d'obstacles, de bons et de mauvais moments est racontée par Ella.
Le Cherche Bonheur est un drôle de livre. J'ai d'ailleurs failli laisser tomber au bout de quelques chapitres, dépitée par une écriture que je trouvais absolument sans relief. Peut-être est-ce lié à la qualité de la traduction. Tout de même, sur presque trois-cents pages, j'ai eu peur de souffrir.
La Caravane est un peu lente à démarrer...
Heureusement que je n'ai pas lâché. Parce que finalement « ça le fait ». Ella la courageuse et son sacré mari sont vraiment très attachants. Et puis, qu'est-ce qu'ils s'aiment, ces deux-là ! Soudain, on se prend à souhaiter qu'ils y arrivent, en Californie. On a peur pour eux, on rit de leurs péripéties, on n'est pas loin d'écraser une petite larme, parfois. C'est un joli mélange qui fait que les trois-cents pages se lisent avec plaisir, avec en prime quelques réjouissantes réflexions d'Ella sur la vieillesse : « je confirme que vieillir est tout à fait débile » Ou encore « Nous entrons dans la vie avec du lait et des petits pots, et nous la terminons de la même manière (Toutefois sans le lait, à cause, voyez-vous, du « cholestérol » ) ».
Elle est drôle, Ella, mais pas seulement. Lorsqu'elle évoque la disparition des amis, son humour se teinte de mélancolie: « Elle n'est plus là, il n'est plus là, ils ne sont plus là ni l'un ni l'autre. Des noms, des numéros, des adresses s'effacent. Et, page après page, plus là, plus là, plus là. Ce n'est pas tant la personne elle-même que l'on pleure que sa jeunesse, les discussions animées et les verres trop nombreux, les longs week-ends, les épreuves et les victoires partagées, les souvenirs que seuls nous deux possédons. Nous pleurons notre belote mensuelle. »
Je ne regrette pas le voyage !
Livre lu dans le cadre du challenge Un mot,des titres, organisé par le blog Aperto libro